Finalement, d'une élection à l'autre, le citoyen éprouve un sentiment de déjà vu qui n'incite guère à se passionner pour des débats convenus, des discours de circonstances, des épanchements trop savamment calculés pour être convaincants. Des fameux 'éléments de langage' fournis par des communicants qui sauraient mieux que les candidats ce qu'il faut dire aux électeurs, aux classiques des journalistes sur le montant du smic ou le prix du ticket de métro, quand ce n'est pas sur la morphologie des vaches laitières, rien de nouveau pour assurer un taux de participation digne d'une démocratie.
Sans exiger une liste complète d'intérêts catégoriels qui ne synthétisera jamais l'intérêt général, il serait temps que les principales préoccupations des Français sur l'avenir économique du pays, son développement scientifique et technologique, son implication à éduquer les jeunes en quête d'un avenir dégagé des sombres nuages du chômage, sa volonté d'assurer aux entreprises de toutes les tailles leur capacité à créer les richesses indispensables à la nation, soient enfin placées au coeur du débat.
Sans mettre en cause la volonté des candidats à apporter leur vision du pays, il est frustrant de constater combien les sujets essentiels sont occultés au profit de 'coups' médiatiques savamment calculés - ah ! ces visites d'usines en péril qui retourneront à leur triste destin dès la fin de la campagne électorale -, de 'petites phrases' à double détente dont l'insignifiance régale les commentateurs de supputations qui n'intéressent qu'eux-mêmes, de promesses inconsidérées et de vaines polémiques sur des sujets inattendus comme le mode d'abattage des animaux de boucherie.
Oui, l'électeur s'ennuie, et affiche une dangereuse indifférence à l'égard d'une élection qui engage l'avenir du pays.
Incidemment, a-t-on entendu prononcer les mots 'entrepreneur', 'création de richesse', 'recrutement', 'profit' au cours de ces dernières semaines ? Des gros mots, sans doute.
Publié par L. H.