Il n'était évidemment pas question pour Nicolas Sarkozy de revenir sur une mesure pour laquelle il a oeuvré pendant longtemps avant d'obtenir gain de cause à Bruxelles, et connaissance approfondie de la Corrèze aidant, le nouveau Président n'avait pas manqué de rappeler qu'il est favorable également à une TVA réduite pour la profession.
Mais François Hollande, campagne électorale oblige, a évoqué également une éventuelle "vérification" des engagements pris par la profession dans le fameux contrat d'avenir, notamment en matière d'emploi.
Dans le même temps, Pôle emploi vient de publier son enquête annuelle sur les besoins en main-d'oeuvre de l'économie française pour 2012, où il apparait que sur les quelque 1,7 millions d'embauches prévues, 42,6 % sont assorties de difficultés de recrutement.
Plus inquiétant, parmi les 10 métiers où la tension est la plus forte, le recrutement des cuisiniers est jugé difficile pour 61,4 % des cas, celui des employés de l'hôtellerie pour 50,2 % et celui de serveurs de café et restaurants pour 48 ,8%.
Certes, les causes de cette désaffection ont été mille fois évoquées, les efforts de la profession pour proposer des conditions de travail et de rémunération améliorées ont été importants, l'information sur les formations et les carrières est aujourd'hui largement diffusée, ce qui n'empêche pas cette pénurie quasi-permanente que déplorent les organisations professionnelles.
En réponse à l'enquête de Pôle emploi, l'Umih rappelle que l'hôtellerie restauration prévoit de proposer 218 000 emplois en 2012, se situant ainsi parmi l'un des principaux recruteurs du pays.
C'est pourquoi il appartiendra à la nouvelle équipe mise en place par le Président élu d'envisager une fois de plus les mesures essentielles à la promotion des métiers d'avenir, tant auprès des jeunes en quête d'orientation professionnelle que du corps enseignant dont on connaît, hélas, les réticences au développement de l'enseignement technique face aux beautés supposées de la traduction de la Guerre des Gaules et la lecture de la Princesse de Clèves.
Et il appartient à la profession de faire valoir son rôle essentiel dans une économie ravagée par la montée du chômage et l'endettement public. Les secteurs des services, susceptibles de proposer une amélioration du fameux 'ascenseur social' bien en panne ces derniers temps, doivent bénéficier d'une politique économique de développement qui passe à la fois par le maintien d'une fiscalité adaptée et d'un régime de charges salariales compatible avec l'impossibilité - c'est un atout - de toute délocalisation.
Publié par L. H.