À l'occasion de l'édition 2012 des Étoiles de Mougins, qui deviennent l'une des rencontres essentielles de l'art culinaire en France, de nombreux chefs ont non seulement illustré la vitalité de notre gastronomie au cours de leurs démonstrations - suivies par un public attentif -, mais également participé à un débat permanent sur la qualité et la séduction en cuisine.
Vaste programme pour un plateau relevé de porte-parole d'une profession passée d'une "cuisine corvée" à une "cuisine séduction" pour reprendre la jolie formule de Frédéric Anton, président de ces dernières Étoiles de Mougins.
En ces temps de morosité ambiante entretenue par l'avalanche de mauvaises nouvelles sur la situation économique, le pari était risqué mais s'est finalement révélé gagnant, autant en raison de l'intérêt manifesté par le public que de la notoriété des intervenants, venus d'horizons divers et représentatifs d'une certaine avant-garde de la cuisine.
Certes élitiste, ce septième Festival international de la gastronomie où se croisent chefs confirmés et espoirs illustre l'immense vitalité dont bénéficie aujourd'hui la cuisine française. Grâce à la présence accrue des stars des pianos dans les émissions de télévision consacrées à la cuisine, au taux d'audience des chaînes thématiques, aux préoccupations - de plus en plus prégnantes de la part du grand public - à l'égard de la qualité et de l'équilibre alimentaire, le rôle de l'ensemble de la restauration dans la société s'accroît à mesure du développement de la consommation hors domicile.
Si la nécessité l'emporte le plus souvent sur la séduction, il n'est pas interdit à tout restaurateur d'apporter à sa prestation ce supplément de plaisir qui ne coûte pas bien cher et fidélise une clientèle plus exigeante que jamais. Si la cuisine n'est plus une corvée, il lui reste, et c'est heureux, à démontrer que sa capacité de séduction répond à l'attente de son public. Loin des mesquineries fiscales étudiées par des députés en mal d'imagination.
Publié par L. H.