On a dépassé le stade de l’expérimentation. Les chambres connectées ne sont plus des prototypes. Le groupe Hilton développe des “chambres intelligentes”, les hôtels Nomad proposent un parcours digitalisé dès le check-in et une tablette dans chacune des chambres, pour contrôler aussi bien la climatisation que l’ambiance lumineuse ou la programmation du vidéoprojecteur. Dans le flambant neuf hôtel Paris J’adore (XVIIe), où la décoratrice et atmosphériste Sandrine Alouf a imaginé des chambres dédiées aux couples sur le thème de l’extravagance ou encore du bain de minuit, high tech et connexion sont de mise. Voilages, lits à baldaquin et baignoires font bon ménage avec les scénarios de vie proposés tout au long de la journée. Un exemple : le matin, trois minutes avant la sonnerie du réveil, les rideaux s’entrouvrent, le sol et les serviettes de la salle de bain deviennent chauds, un parfum d’agrume embaume la chambre avec, en fond sonore, la musique préférée du client. Outre son aspect pratique, la domotique facilite donc une extrême personnalisation d’un accueil ou d’un séjour. Mais ce n’est pas sa seule valeur ajoutée. Elle permet de configurer la puissance des ampoules, le chauffage ou la climatisation peuvent s’éteindre automatiquement lorsqu’une personne sort de la chambre… pour une consommation plus sobre.
Les portiers, serveurs et réceptionnistes remplacés par des robots
Les progrès vont vite. À New York, l’hôtel Yotel s’est doté de bornes d’enregistrement, les murs des chambres diffusent de la musique en continu, la climatisation fonctionne grâce à un capteur de mouvement et le robot Ybot range les bagages dans des bacs verrouillés. On passe à la vitesse supérieure en Chine, où le Pengheng space capsules hotel, à Shenzhen, a remplacé les portiers, serveurs et réceptionnistes par des robots. Des choix qui ne conviennent pas à tous, en particulier dans l’univers du luxe, où l’on tend vers la tech sans se séparer des salariés. D’où le thème de “digital à visage humain” au salon EquipHotel 2022. Une édition parrainée par le chef Christophe Hay, dont le nouvel établissement Fleur de Loire à Blois (Loir-et-Cher), Relais & Châteaux qui compte 44 chambres, deux tables gastronomiques et un spa, surfe sur cette mixité. D’un côté les chambres sont toutes équipées de tablettes pour accéder aux services de l’hôtel et de l’autre, le personnel reste aux petits soins des clients. Histoire de générations. “Si les citadins trentenaires sont agiles et habiles avec le maniement des tablettes, ce n’est pas le cas de tous les seniors”, constate Pauline Bernard, directrice d’exploitation de Fleur de Loire. Alors, l'établissement fait cohabiter les deux. À court terme, la tablette va permettre d’ouvrir la porte de chaque chambre, piloter lumière et climatisation… Mais les effectifs de Fleur de Loire ne vont pas baisser pour autant. “Les clients ont besoin d’humain”, souligne encore la directrice d’exploitation du Relais & Châteaux blésois. Avis partagé par Béatrice Gravier, directrice d’EquipHotel : “Qui dit digital ne dit pas disparition de la relation humaine. Au contraire. Les deux approches sont complémentaires, surtout quand on parle de service, accueil et hospitalité.”
#domotique# Equip'Hotel Fleur de Loire
Publié par Anne EVEILLARD