Des menus pour les opérés de l'obésité

En France, une vingtaine de restaurants a adhéré à la charte Bariachef. L'objectif ? Servir des portions réduites aux personnes qui ont eu recours à une chirurgie de l'obésité.

Publié le 26 septembre 2017 à 16:13
L'obésité n'est pas une mince affaire : elle concernerait 15 % des adultes en France. Quant aux traitements chirurgicaux, leur nombre a triplé au cours des sept dernières années - soit 43 000 interventions par an. Ces opérations (bypass,  sleeve) réduisent l'estomac, et après trois coups de fourchette, ces nouveaux consommateurs sont souvent repus.

Dès lors, comment retrouver le plaisir convivial du restaurant sans se sentir isolé par son petit estomac ? Bariachef - une initiative lancée en 2014 par la start-up bordelaise LNC therapeutics en collaboration avec des associations de patients, l'institut de formation ICFA restauration et des équipes pluridisciplinaires - répond à cette interrogation.

Pour adhérer à cette charte, les restaurateurs doivent remplir les conditions suivantes : proposer un menu de 150 à 180 grammes (dont 80 grammes de viande, de poisson ou d'oeuf), et offrir une réduction de 15 à 20 % par rapport au prix initial du menu choisi.


Un marché de niche

Christophe Girardot, chef de la Guérinière à Gujan-Mestras (Gironde), est l'un des premiers professionnels à avoir rejoint Bariachef. "C'est un sujet auquel je suis sensible, avoue-t-il. Le but est que les gens puissent se faire plaisir, sans être écoeurés par des assiettes trop remplies et sans se priver non plus." Dans son restaurant gastronomique, tous les plats de la carte peuvent être proposés en petit format. "Nous apportons le même soin et le même travail dans l'assiette que pour le menu classique, mais nous dégraissons au maximum et nous éliminons autant que possible le sucre", poursuit-il.

Même si les clients qui ont tenté l'expérience font de "très bons retours", le menu Bariachef reste "un marché de niche". "Si j'en fais deux par mois, c'est le bout du monde", estime Christophe Girardot.

Fier de "s'insérer dans une politique nationale de santé publique", le chef n'a qu'un seul regret : "Il y a trop peu de communication autour de cette initiative. Ce serait vraiment bien si plus de restaurateurs se mobilisaient !". Avis aux amateurs.


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Publié par Violaine BRISSART



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