Le mois de décembre a marqué un nouveau coup dur pour le tourisme français. Les mouvements sociaux, lancés en novembre, ont perturbé la reprise des dix premiers mois de l’année. Les taux d’occupation reculent pour l’ensemble de l’hôtellerie (- 1 % pour la catégorie économique et - 7 % pour l’hôtellerie de luxe), les catégories supérieures étant les plus touchées. Si certaines ont maintenu voire augmenté leur prix moyen, ce n’est pas le cas des catégories luxe, haut de gamme et super économique, dont les RevPAR sont en baisse de (respectivement - 12 %, - 4 % et - 1 %). La tendance reste malgré tout positive en données cumulées à fin décembre, et 2018 a largement dépassé les résultats enregistrés en 2017 avec des RevPAR en hausse sur toutes les catégories.
Annulations et baisses des réservations à Paris
Alors qu’au mois de novembre, l’hôtellerie parisienne n’avait que peu subi les conséquences des manifestations des gilets jaunes, en décembre, les professionnels du tourisme ont été touchés de plein fouet. Décembre est traditionnellement un mois charnière pour l’hôtellerie parisienne avec des touristes nationaux et internationaux qui affluent à l’occasion des fêtes de fin d’année. La destination a enregistré des annulations mais surtout une baisse notable du nombre de réservations ; ces conséquences négatives devraient se poursuivre en ce début d’année. Globalement, à Paris, toutes les catégories affichent un taux d’occupation en baisse : plus l’on monte en gamme et plus cette tendance est marquée (- 3 % pour l’hôtellerie économique à - 19 % pour les catégories luxe et palaces). Bien que certaines catégories compensent ce recul avec une hausse de leur prix moyen (+ 10 % pour l’hôtellerie économique et + 7 % pour le milieu de gamme), les progressions des RevPAR ne sont pas à la hauteur des attentes. Malgré ce coup d’arrêt, 2018 reste globalement positive avec des données cumulées en hausse sur toutes les catégories par rapport à 2017.
Un impact plus modéré en région
Le constat est le même en région. Par rapport à novembre, décembre a été davantage marqué par les conséquences négatives des mouvements sociaux. Si la plupart des catégories affichent un recul de leur taux d’occupation, il reste tout de même modéré et a été plus aisément compensé par la progression des prix moyens. De fait, et malgré une mauvaise conjoncture nationale, les catégories économique, milieu et haut de gamme parviennent à enregistrer un RevPAR en progression par rapport à l’année précédente (entre 1 % et 2 %). La catégorie luxe est la catégorie la plus touchée avec une double baisse de son taux d’occupation et de son prix moyen menant à une chute de 4 % de son RevPAR (contre -20 % à Paris). En données cumulées, et comme à Paris, la tendance reste positive malgré le coup de frein en fin d’année.
La fin de l’année a également été difficile pour la Côte d’Azur qui, après un très mauvais mois de novembre, sort péniblement la tête de l’eau en décembre. La baisse importante de la fréquentation est laborieusement contrebalancée par les prix moyens qui progressent pour presque toutes les catégories. Néanmoins, cela ne suffit pas à faire progresser les RevPAR, à l’exception de l’hôtellerie milieu de gamme. Cependant, l’agglomération de Nice fait exception à cette tendance avec des RevPAR en progression.