En 2020, Michelin s’engageait dans une sélection baptisée 'Gastronomie durable'. Une façon pour le guide rouge de mettre en avant les chefs, cuisiniers et maisons adeptes de bonnes pratiques environnementales. Aujourd’hui, c’est au classement par étoiles des hôtels, dispositif géré par Atout France, de revoir sa grille de lecture en ce sens. À partir du 1er avril 2022, de nouveaux critères vont être pris en considération avant de décerner un certain nombre d’étoiles sur la façade d’un établissement hôtelier. Le développement durable en fait partie, tout comme le numérique. Le classement hôtelier étant une démarche officielle, toute modification doit donc faire l’objet d’un processus cadré et réglementé. Résultat : un décret devrait être publié au Journal officiel “d’ici à la fin de ce mois de décembre”, selon Atout France.
“14 % des clients prennent en compte les étoiles d’un hôtel, contre 64 % en 2009”
Si la totalité du contenu du décret, toujours en cours de rédaction, n’est pas encore connue, on parle d’ores et déjà de 5 nouveaux critères obligatoires, liés à l’écologie. À savoir : gestion des déchets, recyclage, formation du personnel, économie d’eau et recours aux produits locaux dans la restauration. “Des critères qui vont de soi aujourd’hui”, commente Emmanuel Sauvage, cofondateur et directeur général du groupe Evok Hotels.
Pour Mark Watkins, “ce n’est pas en ajoutant une couche dans un millefeuilles qu’il sera forcément meilleur”. Le fondateur du cabinet Coach Omnium est plutôt mitigé sur cette nouvelle façon de classer. Il avance deux raisons : “Tout d’abord, les étoiles n’ont jamais aidé les hôteliers à être plus performants. Par ailleurs, si en 2009, 64 % des clients européens prenaient en compte le nombre d’étoiles d’un hôtel pour faire leur choix, ils ne sont plus que 14 % aujourd’hui ». Les sites d’avis en ligne sont passés par là… Mark Watkins ajoute : “Il faudra aussi que ces nouveaux critères, dédiés au développement durable, soient quantifiables et vérifiables. Sinon, ils n’ont pas d’intérêt.” Enfin, concernant le numérique, Emmanuel Sauvage espère que cette incitation à la digitalisation “ne va pas supprimer le service”. Pour lui, numérique et contact humain sont “complémentaires”. Avis partagé par Mark Watkins : “Le check-in automatique, c’est possible dans l’hôtellerie économique. Mais dans les établissements du moyen de gamme jusqu’au luxe, le client veut un contact.”
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Publié par Anne EVEILLARD
mercredi 22 décembre 2021