Crédit professionnel : les banques ne prennent plus de risques

Eure Les établissements bancaires limitent leur risque au maximum en multipliant l'exigence de garanties. Parallèlement, le recours au crowdfunding devrait se développer, même dans le cadre de la reprise de fonds de commerce CHR. C'est en tout cas ce que pense Loic Cavellier, directeur de CrediPro Evreux.

Publié le 28 juillet 2015 à 12:11

 

L'Hôtellerie Restauration : Quelles sont les demandes de financement pour lesquelles vous êtes actuellement le plus souvent sollicité dans le secteur CHR ?

Loic Cavellier : Il s'agit le plus souvent de demande de crédit dans le cadre d'acquisition de fonds de commerce. Nous constatons, depuis quelques mois, l'augmentation de demande de financement de reprise d'affaires en liquidation judiciaire.

 

Dans de tels cas, la recherche de financement est-elle plus ardue ?

Oui, en termes de crédit, le financement d'une reprise d'affaire en liquidation se rapproche de celui d'une création d'entreprise. Le repreneur va devoir démontrer qu'il y a une vraie dynamique permettant à son projet de créer - et non maintenir - du chiffre d'affaires. Cela implique, de démontrer qu'il est porteur d'un concept original qui colle parfaitement à l'emplacement. En outre, la banque exige - sauf exception - que le repreneur soit un professionnel déjà propriétaire et dont le commerce fonctionne bien. Ce dernier doit disposer de ressources additionnelles équivalentes à 6-7 mois de revenus pouvant être utilisées comme trésorerie disponible et lui permettant de se rémunérer au cas où l'affaire ne serait pas assez rentable dans les premiers temps d'exploitation. Ceci en plus d'un apport minimum de 25 % du plan de financement total. Enfin, pour ma part, il est très important que je comprenne les causes de la liquidation, et pour cela, les résultats et la réputation de l'établissement lors de son exploitation précédant celle ayant conduit à la faillite. Je ne soutiens un dossier devant une banque que si je suis convaincu que l'obtention d'un crédit est possible.

 

Les banques exigent-elles des repreneurs qu'ils disposent d'un patrimoine personnel ?

Dans notre secteur géographique [l'Eure, NDLR], les banques avec lesquelles je travaille sont très attentives au patrimoine de l'emprunteur. Celui qui est propriétaire de son habitation principale est plus séduisant pour une banque que celui qui ne l'est pas, car c'est un gage de crédibilité et de sérieux. Elles ne conditionnent pas le crédit à l'hypothèque du bien. En revanche, elles conditionnent systématiquement leur accord de prêt à l'obtention d'une contre-garantie, en plus du nantissement du fonds. Autrement dit, elle demande à des organismes tels que BPI, Siagi... de se porter garant pour une partie du montant emprunté.

 

Pourquoi le recours au crowdfunding (ou financement participatif) devient-il plus courant ?

De mon point de vue, le recours au crowdfunding va se développer. C'est un moyen de financement qui complète assez bien le financement bancaire. Ce mécanisme va diminuer le montant des fonds prêtés par la banque, mais cela n'empêche pas cette dernière de demander le nantissement du fonds pour la totalité de sa valeur. Ainsi, elle limite son risque de manière indirecte. Par ailleurs, les prêts obtenus par ce biais le sont sans exigence de caution, ni d'assurance décès-invalidité.

 

Les professionnels du crédit annoncent une hausse des taux. Le confirmez-vous dans le secteur du crédit professionnel ?

Oui, on constate une légère hausse. Cependant, les taux sont encore très bas, et une renégociation des taux de crédits professionnels portant sur les murs peut encore être intéressante si la durée de crédit restant à courir est supérieure à 9 ans.

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Publié par Tiphaine BEAUSSERON



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