Logement, formation, considération du personnel : c’est la base pour Hélène et Antony Clautour, propriétaires depuis dix-sept ans du restaurant l’Estran à Notre-Dame-de-Monts (Vendée). “Nous avons bonne réputation en tant qu’employeurs. Nous sommes d’anciens saisonniers professionnels, et nous n’avons pas oublié les contraintes, les besoins des salariés. Lorsque nous avons ouvert notre restaurant, qui connaît un gros effet de saison, nous savions qu’il était essentiel de proposer un logement”, souligne Hélène Clautour. Le couple dispose d’un T2, d’un studio et de trois chambres pour son personnel. “Si l’on veut former des jeunes, il faut pouvoir les loger. Si un stagiaire est compétent, nous lui proposons de travailler sur la saison. D’ailleurs, tous nos saisonniers sont d’anciens stagiaires ou apprentis”, dit-elle, ajoutant qu’elle garde toujours le contact avec eux. Le couple aime transmettre et mise sur la formation, ce qui permet aussi d’anticiper un éventuel besoin de renouvèlement dans l’équipe. “Les salariés participent à la formation des jeunes : ce sont leurs futurs collègues ! Ils prennent part aux entretiens et ont le dernier mot pour un recrutement”, assure-t-elle. L’équipe a mis à profit les confinements pour se former. Trois salariés, en cuisine et en salle, ont validé le permis de former : “Cela les responsabilise, leur donne confiance en eux et de l’expérience. Et ça nous soulage aussi !” Quant aux nouveaux seconds, ils suivent une formation sur la gestion clientèle, équipe et management.
Faire confiance et autonomiser
Le restaurant fonctionne avec huit saisonniers chaque été. Aux professionnels, les gérants proposent de longues saisons (minimum quatre mois), ce qui leur assure d’en retrouver certains d’une année sur l’autre. Les huit salariés à l’année ont, eux, des contrats annualisés. Le restaurant ferme deux mois l’hiver, et les services sont réduits entre le 1er octobre et le 30 juin : outre les midis, “en n’ouvrant que trois soirs par semaine, nous réglons la problématique de la coupure. Les salariés ont la liberté de s’arranger entre eux pour le planning”, indique Hélène Clautour, qui valorise l’autonomie, “essentielle dans notre métier”. Les salaires sont au dessus de la grille, et le personnel bénéficie de l’Umih Pass. Le couple a mis en place un plan épargne entreprise il y a quinze ans. “Parfois, certains ne voulaient pas abonder : dans ce cas, par équité, nous versions des primes - mais elles sont chargées. Nous avons décidé de stopper le PEE pour proposer un intéressement, avec un pourcentage par rapport au résultat du restaurant”, détaille-t-elle. Pour ces gérants, être juste est primordial.
Publié par Laetitia Bonnet Mundschau