Comme vous le savez, le cépage du muscadet (ou très exactement des muscadets) est le melon de Bourgogne. D'après les spécialistes, il est issu du croisement entre le pinot noir et le gouais blanc. Ce dernier est un très vieux cépage, déjà cité au Moyen âge. Des travaux menés à l'Université de Davis, en Californie, démontre, grâce à des analyses ADN, que le gouais est l'ancêtre de nombreux cépages.
Mais revenons à notre "muscadet rosé ".
Il y a pratiquement une vingtaine d'années, un vigneron du Loroux-Bottereau, une commune de l'AOC muscadet Sèvre et Maine, a découvert dans une de ses parcelles des baies de couleur rose. Il en a informé l'antenne locale de l'IFV ( Institut français de la vigne et du vin). Après étude, le dossier a été transmis au Pôle national du matériel végétal, au Grau du Roy, où sont effectuées, grâce à l'ampélographie moléculaire, des analyses d'identification variétale. Les travaux conjoints de l'antenne locale de l'ITV à Vertou et du pôle national du matériel végétal ont mis en évidence que les baies de couleur roses proviennent d'une mutation du melon de Bourgogne.
En 2010 l'INRA a autorisé la plantation de ce " cépage mutant" à titre expérimental. Les premiers vins obtenus vont être dégustés pour valider la qualité. Présentement, une des pistes envisagées est l'obtention d'un vin rosé effervescent après assemblage avec le berligou, un clone de pinot noir, en cours de réintroduction en Pays nantais.
En conclusion, le muscadet est et restera un vin blanc. Un vin de qualité. En effet, depuis plusieurs années les producteurs ont fait de très gros efforts qualitatifs pour redonner à leur vin ses lettres de noblesse. Les résultats sont au rendez-vous.