Mention du millésime pour le champagne

Question posée sur la fiche pratique :

Millésime d'un vin : comment faire les bons choix

Millésimes et conservation Dans les grands millésimes, les vins possèdent généralement une bonne, voire une excellente aptitude au vieillissement. Alors que les vins de millésimes réputés moyens ou petits doivent se boire plus rapidement. Si la quantité se joue au moment de la floraison de la vigne, la qualité d’un millésime est surtout tributaire du temps au cours de la période allant de début août aux vendanges. Existe-t-il de mauvais millésimes ? Avec les progrès de l’œnologie, il n’existe plus de mauvais millésimes, mais ils ne sont pas tous exceptionnels ! Il y a souvent une alternance : très bon, bon, moyen, petit. Évidemment, chacun ne souhaiterait boire que des millésimes exceptionnels. Mais ces années-là, les grands vins sont chers et il faut savoir les attendre (surtout pour les grands vins rouges et certains vins liquoreux). Actuellement, les ‘petits’ millésimes sont trop souvent négligés, alors qu’ils présentent l’avantage d’évoluer rapidement et d’être à des prix abordables. N’est-ce pas une bonne chose pour le restaurateur ? Il faudrait arriver à faire accepter cette idée au client, et lui expliquer que, si l’on n’attend pas trop, il est possible de se faire plaisir en dehors des grands millésimes. Il y a incontestablement des différences sensibles d’un millésime à l’autre. Mais la règle d’or est de ne pas généraliser, ce qui arrive trop souvent. Il existe presque toujours d’excellents vins dans des millésimes réputés moyens. De même, il peut y avoir des déceptions dans un grand millésime. N’oublions jamais le facteur humain. Durées moyennes de conservation des vins Données à titre indicatif. En effet : millésimes, vinification, stockage, etc. sont autant de facteurs qui peuvent influencer les informations ci-dessous. Vins blancs - Vin blancs secs et vifs : de un à trois ans pour le muscadet, sancerre, savoie (abymes, apremont), entre-deux mers, sylvaner, chablis, jurançon sec, vihno verde (Portugal), fendant (Suisse) etc. : - Vins blancs secs, ronds et bien structurés : de trois à huit ans sans problème, parfois beaucoup plus : pessac-léognan, meursault, pouilly-fuissé, hermitage, châteauneuf-du-pape, savennières, Chablis Grand cru, Riesling grand cru, etc. - Vins blancs moelleux ou liquoreux : dix, quinze, voire vingt-cinq ans et au-delà : sauternes, barsac, coteaux-du-layon, jurançon et pacherenc-du-vic-bilh, vouvray, montlouis (récoltés tardivement), vendanges tardives et sélection de grains nobles (pinot gris, gewurztraminer, riesling…), eiswein (Allemagne), Ice wine (Canada). Vins effervescents - Champagne brut et crémants (Loire, Alsace, Jura, Limoux, etc.) non millésimés : un à trois ans après leur mise sur le marché. En revanche, si ces vins sont millésimés, ils peuvent être conservés pendant cinq à huit ans. Pendant très longtemps, on a écrit qu’il ne fallait pas conserver le champagne plus de dix ans. C’est une absurdité : après quatre ou cinq ans, certains sont déjà sur le déclin, alors que des cuvées sont encore remarquables après vingt ans. Vins rouges - Vins primeurs ou nouveaux : dès leur mise sur le marché. Il serait souhaitable de ne pas les conserver plus de quelques mois. - Vins rouges légers frais et fruités : de un à trois ans pour la plupart des vins issus de gamay (touraine, anjou, beaujolais…), ceux issus de pinot noir élaborés avec une macération courte (appellations régionales de bourgogne), alsace, côtes-de-toul, savoie, bergerac. Ainsi que ces appellations régionales : côtes-du-rhône, bordeaux… De nombreux vins IGP (vins de pays) principalement issus de merlot. - Vins rouges corsés, sans excès : de trois à huit ans pour les appellations communales de la Côte d’Or, crus du Beaujolais, côtes-du-rhône-villages, coteaux-du-languedoc, cahors, bordeaux supérieur, appellations communales du Bordelais, etc. - Vins rouges corsés, bien structurés : dix à vingt-cinq ans, voire beaucoup plus. Ils sont généralement issus des cépages syrah, mouvèdre, tannat, pinot noir (grands crus de Bourogne), cabernet sauvignon, etc., élaborés avec des macérations longues : côte-rôtie, hermitage, bandol, grands crus de la Côte d’Or, madiran ; crus classés du Bordelais, surtout ceux du Médoc, particulièrement de Pauillac, Brunello de Montalcino (Italie), Ribera del Duero ( Espagne) Grange ( Australie), etc. Vins rosés La plupart d’entre eux gagnent à être servis jeunes (dans l’année) Mais il y a quelques exceptions, notamment certains tavel, bandol, arbois… À signaler la longévité tout à fait exceptionnelle des vins jaunes, et de certains vins doux naturels : banuyls, maury, porto, madère. Dans toutes les appellations, de nombreux vignerons élaborent des cuvées particulières, en quantité limitée. Elles ont généralement une longévité supérieure à la moyenne. Mais rassurez-vous, ils n’oublient pas de le mettre en évidence… Comment apprécier la valeur d’un millésime ? La dégustation reste le meilleur moyen d’apprécier un vin, mais il n’est pas possible de les déguster tous. Chaque année, pendant ou avant les vendanges, les commentaires vont bon train. Cela peut paraître excessif, mais il faut savoir que lorsque l’été est très chaud, les vignes jeunes souffrent beaucoup plus de la sécheresse que les vieilles vignes qui possèdent des racines solidement et profondément implantées. Il est d’ailleurs significatif de constater la réserve des spécialistes lorsqu’ils commentent la nouvelle ou la future récolte. Pour se faire une idée sur la valeur d’un millésime, de nombreux organismes nous aident en publiant des cartes, notamment celle publiée et mise à jour chaque année par la compagnie des courtiers jurés-experts piqueurs de vins de Paris Les fraudeurs n’ont qu’à bien se tenir : une nouvelle méthode, mise au point par le Centre d’études nucléaires de Bordeaux-Gradignan, permet de détecter les contrefaçons des grands vins sans même ouvrir la bouteille. Grâce au laser et à des données (proches de l’ADN) et en travaillant sur le verre, il est possible de dater et d’authentifier les vins et de détecter ainsi les contrefaçons, de plus en plus nombreuses pour les crus prestigieux. Sommellerie | mercredi 20 octobre 2010
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Anonyme

Il y a 5 heures

Bonjour Monsieur Brunet,
Je vous félicite pour la qualité et la clarté de vos articles qui reflètent votre passion pour les vins, passion que vous savez nous transmettre. C'est un plaisir de lire vos articles.
Courte question : effectivement la DDCCRF fait bien état dans ses fiches d'information pratiques que la mention du millésime est facultative. Toutefois, je relève dans votre article qu'il y a une exception, dans quelques cas particuliers. Vous avez cité le cas du champagne millésimé, alsace grand cru, etc.. Quelle est l'origine de cette exception ? Découle t'elle d'un texte et si oui, lequel ? Merci de votre éclairage et réponse. Bien cordialement – Joel
Malgré mes recherches, je n'arrive pas à la retrouver

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Paul BRUNET

Il y a 4 heures

Bonjour JOEL
Bien reçu votre message auquel je suis très sensible
Désolé de ne pas vous avoir répondu plus rapidement. Mais j’ai voulu faire des recherches pour avoir une réponse pertinente y compris pour d’éventuels changements récents.
Voilà la réponse pour l’Alsace
Concernant votre demande, la mention du millésime est obligatoire en Alsace pour les Grands Crus, les VT/SGN et de manière particulière pour le Gentil.
Pour ce qui est des Grands Crus, il faut savoir qu’au moment de leur création en 1975, nous n’avions que de l’AOC Alsace. Ces vins étaient très souvent étiquetés sans millésime. Dans ce cas, le vin embouteillé était souvent le résultat d’un mélange de différentes années.
Voulant un sursaut qualitatif avec la nouvelle AOC Alsace GC, les dirigeants de l’époque ont imposé la mention du millésime. Mais attention, même en cas de mention du millésime, le producteur peut faire l’assemblage 85/15, conformément à la loi européenne.
La logique est la même pour les VT/SGN, qui sont des vins qui doivent représenter les caractéristiques du millésime.
Pour le Gentil, rien n’est précisé dans le cahier des charges, mais seulement dans la Charte Gentil. Idem, qualité avant tout par rapport à un Edelzwicker classique.
Source : CIVA
Dès que j’ai terminé mes investigations pour le champagne je vous les transmets
Cordialement

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