Indemnités nourriture et avantage en nature : est-ce cumulable ?

Question posée sur la fiche pratique :

Calculez l'avantage nourriture : vos questions

Àcombien de repas un salarié a-t-il droit ? Je travaille 39 heures par semaine. Je voudrais connaître le nombre de repas qui doivent être déclarés sur ma fiche de paie, car selon les mois, j'ai 42, 39, 37 ou 36 repas sur la ligne. Alors que l'obligation de nourrir le personnel dans le secteur des hôtels, cafés, restaurants - ou à défaut de lui verser une indemnité compensatrice -, résulte d'un usage dans la profession confirmé par un arrêté Parodi du 22 février 1946 modifié le 1er octobre 1947, aucune disposition conventionnelle ne précise ces modalités d'attribution. La convention collective des CHR, dans son article 35-2, se contente d'y faire référence sans définir les modalités d'octroi en précisant "que le salaire est constitué du salaire de base porté sur la première ligne de la fiche de paie et des accessoires tels que les avantages en nature par exemple."Les organisations professionnelles du secteur, tout comme l'administration, se réfèrent à une circulaire ministérielle du 9 mars 1990 qui est venue préciser les règles applicables. L'obligation de nourrir le personnel est soumise à la double condition que l'entreprise soit ouverte à la clientèle au moment des repas et le salarié doit être présent au moment desdits repas. Cette notion de présence doit s'entendre au sens large et intégrer les périodes de la clientèle mais aussi celles du personnel.Le décompte du nombre de repas à fournir ou à indemniser est lié à l'horaire et à la répartition du temps de travail de chaque salarié. Autrement dit ce nombre n'est pas constant, ce qui explique que celui indiqué sur votre bulletin de paie varie d'un mois à l'autre. Il n'y a pas d'avantage en nature nourriture pendant les congés payés Lorsqu'une entreprise ferme pour congés, a-t-elle l'obligation de verser une indemnité compensatrice pour les repas non pris ?Vous n'avez pas à fournir d'avantages en nature nourriture à vos salariés pendant qu'ils sont en congés payés. En effet, l'obligation de nourrir le personnel ou de lui allouer une indemnité compensatrice nourriture ne s'impose que dans la mesure où le salarié est présent dans l'entreprise et que celle-ci est ouverte à la clientèle.Un salarié en congés payés perçoit une indemnité compensatrice égale au dixième du salaire brut reçu au cours de l'année de référence. Elle ne peut pas être inférieure au salaire qu'il aurait touché s'il avait travaillé pendant cette période. Le principe du calcul de l'indemnité de congés payés est posé par l'article L.3141-22 du code du travail et repris par l'article 24 de la convention collective des CHR. La loi prévoit donc deux méthodes de calcul : la règle du dixième et la règle du maintien de salaire. Il faut donc faire une comparaison entre les deux règles et choisir la plus favorable pour le salarié.L’assiette de calcul de l'indemnité de congés payés est constituée par la rémunération totale du salarié. Sont notamment pris en compte dans son calcul : le salaire brut - ce qui comprend les majorations pour heures supplémentaires -, les avantages en nature (nourriture et logement). L'avantage en nature nourriture est donc compris dans la base de calcul de l'indemnité de congés payés, mais il n'apparaît pas en tant que tel sur la fiche de salaire. Doit-on verser une indemnité compensatrice de repas à un salarié qui ne les consomme pas ? L'employeur a-t-il l'obligation de verser l'indemnité compensatrice de repas à un salarié soumis à la convention collective des CHR qui travaille pendant les heures de repas et qui refuse de manger pendant un laps de temps prévu à cet effet ? Si non, l'employeur doit-il avoir un refus écrit du salarié ? Au terme de l'article D.3231-13 du code du travail, les employeurs des CHR ont l'obligation de nourrir gratuitement leur personnel ou de leur verser une indemnité compensatrice. C'est l'employeur qui choisit de nourrir ses salariés ou de leur verser une indemnité, s'il ne peut pas ou ne veut pas fournir les repas. Dans les deux cas, ces avantages en nature, qui sont évalués à 4,15 € par repas (depuis le 1er janvier 2024), doivent figurer dans le salaire brut afin d'être soumis à cotisations sociales.Si le salarié consomme réellement ses repas, ils seront déduits du salaire net. En revanche, si l'employeur met des repas à la disposition d'un salarié et que ce dernier choisit de ne pas les manger quelle qu'en soit la raison, l'employeur a le droit de procéder à la déduction de ces repas, comme si le salarié les avait réellement consommés. Ceci n'apparaît pas dans la convention collective, mais la jurisprudence en a décidé ainsi. En effet, dans un arrêt du 16 février 1994, la Cour de cassation a permis à l'employeur de décompter les repas qu'il avait mis à la disposition du salarié, même quand celui-ci n'a pas voulu les consommer. Dans cet arrêt, un salarié musulman qui n'avait pas mangé dans l'établissement pendant le Ramadan réclamait le paiement d'une indemnité compensatrice de nourriture pour ses repas non pris. Les juges ont considéré que l'employeur n'avait pas à rembourser ces repas, dans la mesure où ils avaient été mis à la disposition du salarié.Ainsi, à partir du moment où l'employeur met le repas à disposition du salarié, il est en droit de le déduire sur son bulletin de paie, même si le salarié ne le mange pas. Ce qui revient à dire que ce dernier 'est obligé de consommer'. Dans ce cas, l'employeur ne doit pas oublier non plus de reverser le montant forfaitaire de TVA. Vous devez reverser un montant forfaitaire de TVA pour les repas de votre personnel Faut-il obligatoirement reverser une TVA forfaitaire par repas fourni à nos salariés ? (B.) Lors de la fourniture du repas au personnel, l’employeur doit verser un montant forfaitaire de TVA qui correspond à la part TVA que le professionnel a déduit suite à l’achat des matières premières.L’administration fiscale considère qu’à partir du moment où il n’y a pas eu production de valeur ajoutée (les produits achetés pour composer le repas du personnel n’ont pas été revendus et ne génèrent donc pas de chiffres d’affaires), cette TVA a été déduite par le professionnel à tort et doit donc être reversée.L’application du taux réduit de TVA lors de la vente des produits n’a aucune incidence sur cette formule, dans la mesure où elle ne concerne que les achats qui étaient soumis au taux à 5,5% pour les produits alimentaires solides ou liquides, à l’exception des boissons alcoolisées.Donc le montant de la TVA forfaitaire à reverser sur les repas fournis aux salariés (qui ne s’applique pas aux indemnités compensatrices de nourriture) se calcule selon la formule suivante:Taux MG x 85 % x 5,5 %Taux MG x 15% x 20 %Ce qui donne pour le 1er janvier avec un minimum garanti fixé à 4,15 € par repas :4,15 x 85 % x 5,5% = 0,1940125 4,15 x 15% x 20% = 0,1245 soit un total de 0,3185125 arrondi à 0,32.Le montant de TVA forfaitaire à reverser par repas fourni à compter du 1er janvier 2024 est donc de0,32 €. Juridique - repas - Avantage en nature nourriture - avantage en nature | mardi 4 avril 2017
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julia vidalenc

mercredi 27 mars 2019

Bonjour,
Est il possible d'appliquer simultanément les 2 systèmes? A savoir que le personnel de restauration ait les repas fournis par l'entreprise et que le personnel d'hébergement lui, ait une indemnité compensatrice de nourriture?
Merci!

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Pascale CARBILLET

lundi 1 avril 2019

Vous pouvez effectivement choisir de verser une indemnité compensatrice pour le personnel de l’hébergement et fournir le repas soit un avantage en nature nourriture à votre personnel de restauration.
Au terme de l'article D3231-13 du code du travail, les employeurs des CHR ont l'obligation de nourrir gratuitement leur personnel ou de leur verser une indemnité compensatrice. Cette obligation est soumise à la double condition que l'entreprise soit ouverte à la clientèle au moment des repas et que le salarié soit présent au moment desdits repas. Cette notion de présence doit s'entendre au sens large et intégrer les périodes de la clientèle mais aussi celles du personnel.

C'est l'employeur qui choisit de nourrir ses salariés ou de leur verser une indemnité, s'il ne peut pas ou ne veut pas fournir les repas. Dans les deux cas, ces avantages en nature ou indemnités compensatrices sont évalués à 3,62 € par repas en 2019, et doivent figurer dans le salaire brut afin d'être soumis à cotisations sociales. En revanche, seul votre personnel de la restauration se verra retirer la valeur de cet avantage en nature sur son salaire net.
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julia vidalenc

lundi 1 avril 2019

Merci Madame
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julia vidalenc

lundi 1 avril 2019

Merci Madame
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HENRIETTE

jeudi 4 avril 2019

Bonjour

Nous avons une Assistante de Direction, dont les principales attributions sont les procédures RH, les traductions de la documentation commerciale, et la veille règlementaire et juridique. La majorité de ses attributions et assurée en télétravail, cependant lors de la formation des personnels il lui arrive d'intervenir dans l'établissement pendant les heures de repas. Il est très difficile de connaître à l'avance ses temps de présence sur place, puisqu'elle en décide en autonomie, raison pour laquelle elle a une convention de forfait en heures.

Dans ce cas comment "ajuster" notre obligation de nourrir ou d'indemniser à ce titre ? Constater chaque fin de mois le nombre de ses interventions aux heures de repas et lui attribuer la correspondance en indemnités nourriture, comme aux autres salariés ? Pourrait-on remplacer cette obligation, autrement, par des Tickets-Restaurant remis en main propre à chacune ide ses nterventions sur site ?

Merci de votre réponse, car dans le 2cd cas il y a un délai de commande.

Cordialement
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Pascale CARBILLET

vendredi 5 avril 2019

Pas facile de répondre à votre question. Votre salariée assistante de direction doit bénéficier des dispositions de la convention collective des CHR et du régime applicable à tous les salariés de l'entreprise. Cependant à la lecture de la jurisprudence, je dirais qu'elle n'a droit à cet avantage en nature que lorsqu'elle est présente dans l'entreprise, qui rappelle les deux conditions pour bénéficier des AN : l’ouverture de l’entreprise à l’heure normale des repas et la présence du salarié dans l’entreprise sans avoir à tenir compte des conditions particulières de travail.
Cette obligation de nourriture du personnel des hôtels, cafés, restaurants, ne s'appliquent que si l'entreprise est ouverte à l'heure normale des repas et pour autant que les salariés soient présents dans l'entreprise au moment des repas du personnel et de la clientèle, peu important l'existence d'un éventuel usage de la profession ou de conditions particulières de travail (Cass. civ. 19 juin 2014, n°13-16576).
Votre salariée ne peut donc bénéficier des AN que les jours où elle est présente dans votre entreprise. Il faut donc décompter à la fin du mois, ses jours de présence et lui accorder le nombre d’avantage en nature ou indemnité compensatrice auquel elle a droit.
En revanche, vous ne pouvez pas remplacer cet avantage en nature qui doit figurer dans le salaire brut de la salariée par un titre restaurant qui est exonérée de charges sociales.

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