Christian Navet, élu de l'Umih, en charge de la formation : Comme vous venez de le souligner, cette instance est consultative. Elle donne un avis au terme de travaux qui ont été effectués en amont. Dans ce dossier, la profession n'a pas été sollicitée en amont par l'Education nationale parce que cette formation n'est pas 'professionalisante'. Nous avons en revanche participé aux travaux de toutes les formations dites 'professionalisantes'. Ce que nous vivons aujourd'hui, c'est le troisième 'clash' concernant la sortie d'un diplôme. Le premier remonte à une dizaine d'années, avec la rénovation du CAP cuisine pour lequel nous n'avons pas été invités. Le deuxième concerne le Bac pro en trois ans, et pour lequel nous n'avons pas été écoutés. J'en tire cette conclusion simple et évidente : il est important, pour éviter toute prochaine polémique, que la profession soit systématiquement consultée pour tous les diplômes. Il s'agit juste de pouvoir ajuster de manière intelligente les éventuels points d'achoppement, sans entrer dans une quelconque guerre. L'Education nationale l'a très bien fait sur le brevet professionnel : cette rénovation s'est déroulée dans d'excellentes conditions avec une écoute particulièrement soutenue et des échanges très constructifs des membres des groupes de travail.
Votre réaction aux différentes déclarations et prises de position récentes ?
Les relations entre la profession et l'Education nationale se sont considérablement améliorées et c'est très important pour l'avenir des jeunes. De nouveaux liens se sont tissés et on ne peut que s'en féliciter. Sans aller peut-être jusqu'au report de la mise en application du Bac de la série technologique hôtellerie restauration, aujourd'hui, et compte tenu des mécontentements soulevés, un rendez-vous de concertation avec Michel Lugnier, inspecteur général de l'Education nationale et ses équipes s'impose. Pas plus d'une matinée ou d'un après-midi, mais il faut qu'on puisse le faire rapidement. Je voudrais revenir sur la 17ème CPC, les représentants des enseignants étaient présents et ils ne se sont pas opposés au référentiel. Personnellement, je trouve que la composition de la 17ème CPC n'est plus adaptée. C'est quelque chose qui doit faire l'objet d'une réflexion du ministère. Elle est actuellement composée de 7 professionnels de l'hôtellerie et de la restauration, 3 professionnels des métiers du tourisme (agences de voyages…), 10 représentants des syndicats de salariés, 30 des pouvoirs publics, 24 des syndicats enseignants et de 8 parents d'élèves. Il faut revoir cette représentativité, pour la rendre plus proche des besoins du terrain. Notre seul objectif, c'est que les diplômes réformés soient en pleine adéquation avec l'évolution de la profession.
Publié par Propos recueillis par Sylvie Soubes