De passage à Limoges pour accompagner une étape du
Tour de France, Pierre Gattaz, le président
du Medef, s'est exprimé sur l'apprentissage, notamment en
hôtellerie-restauration. Constatant avec satisfaction que les CFA de la région
généraient chaque année dans ce secteur plus d'un millier d'emplois locaux
- répondant ainsi aux besoins exprimés par les différentes catégories -
il a rappelé les actions de son syndicat en ce domaine. "Le Medef s'implique fortement
dans la formation, mais aussi dans la promotion de l'apprentissage. Ainsi,
sur le Tour de France, nous avons trois voitures et nous organisons des
manifestations ou des concours avec les élèves des CFA du parcours. Nous
souhaitons créer de l'emploi, sortir les jeunes du gouffre, avec 400 000 apprentis
seulement formés par an, tous métiers confondus, contre 1,4 millions
formés en Allemagne. Nous remettons donc à l'honneur les filières via un projet
baptisé Beau Travail, qui consiste en spots télé montrant des jeunes apprenants
in situ, en cuisine et autres métiers de bouche. Un site web, www.beautravail.org,
développe cette stratégie et renseigne sur les programmes des CFA."
La loi travail oublie les apprentis
Le Medef engage également divers partenariats avec des
organismes comme les Compagnons du devoir. Son président, conscient du
réservoir d'emplois générés par le secteur des CHR, souligne l'action des CFA
et lycées professionnels régionaux, tels ceux du Limousin (4 Vents à Tulle,
Jean Monnet à Limoges..) ainsi que l'importance du rôle joué par l'Umih à
travers ses délégations départementales. Il donne également à ceux qui dirigent
le pays quelques pistes à suivre : "Le gouvernement doit améliorer la facilité d'embauche
des apprentis. Il doit aussi régler les complexités liées à la
durée du travail de ces derniers, s'intéresser à leurs logements, engager des
campagnes de promotion, prendre en compte les réalités des bassins d'emploi.
Notre syndicat réclame la responsabilité de l'apprentissage, aux côtés de l'Éducation
nationale, et souhaite renforcer dans cette optique ses liens avec les CFA.
Quant à la loi travail, nous sommes déçus de ne rien trouver en ses textes sur
l'apprentissage, alors que nous avions proposé un amendement sur le temps de
travail des apprentis, sur celui des maîtres."
Bien qu'il prédise que cette loi ne sera pas créatrice
d'emplois, et que le taux de chômage en France ne pourra être que chaotique
dans les prochains mois (sans descendre en dessous des 9 %), le patron des
patrons se veut optimiste. "Les cafetiers, hôteliers, restaurateurs, à
l'égal des autres métiers de service sont un vivier constant d'emplois, et nous
constatons que 50 % des jeunes rêvent actuellement de créer leur
entreprise. La passion qui les anime est encourageante, et nous rend confiants
dans l'avenir, principalement dans ces métiers."
Publié par Jean-Pierre GOURVEST
jeudi 28 juillet 2016