L'enquête Pôle emploi sur les métiers de l'hôtellerie-restauration parue récemment confirme le chiffre de plus d'un million de salariés dans le secteur (en France métropolitaine), avec une progression des emplois de plus de 25 % entre 2005 et 2017 (lire p. 22). La profession a connu une moindre baisse que les autres secteurs durant la crise de 2008 et s'en est sorti plus rapidement. Malgré les événements tragiques qui ont marqué le territoire en 2015 et 2016, l'emploi a continué de progresser dans l'hôtellerie et la restauration à un rythme plus soutenu que l'ensemble de l'emploi salarié, note encore l'étude. Mais c'est la restauration qui tire l'emploi : elle recouvre les trois quarts de l'emploi salarié du secteur. Avec ce paradoxe devenu endémique : ses difficultés à recruter. Le marché professionnel est complexe, avec une déperdition des qualifications. Trouver les bonnes personnes est un casse-tête pour nombre d'employeurs et le phénomène n'est pas propre à une région en particulier.
Lors de leur congrès national respectif, l'Umih et le GNI ont donné la parole à des sociologues pour tenter de comprendre le décalage qui existe entre les attentes des nouvelles générations et le milieu de l'entreprise. Si la restauration a le vent en poupe, elle doit apprendre à se vendre auprès des entrants et s'engager davantage sur la voie de la professionnalisation. Selon les travaux de prospective à l'horizon 2020 effectués par les services de Pôle emploi, l'emploi va continuer de progresser et de façon plus importante que dans les autres secteurs. La grosse inconnue réside toutefois dans l'attractivité. Employer est une chose, être attractif en est une autre.
Publié par Sylvie SOUBES
jeudi 11 janvier 2018