Paul Dubrule croit en l'avenir de Marseille

Marseille (13) Co-président et fondateur du groupe Accor, l'ex-sénateur-maire (UMP) de Fontainebleau était l'invité du Club immobilier Marseille-Provence et de la Société marseillaise de crédit. Rencontre.

Publié le 08 février 2012 à 12:31

À 77 ans, Paul Dubrule n'a rien perdu de sa capacité à innover. Avec Olivier Devys, il a lancé deux nouvelles marques, Eklo et Okko. La première, qui adopte un positionnement économique à moins de 25 € la chambre, doit voir le jour en 2013 à Arras et Lens, dans le Pas-de-Calais. Elle devrait viser des jeunes et les retraités qui voyagent mais aussi les salariés en déplacement, voire ceux qui sont relogés. Il précise : "Pour maintenir un bon mix, personne ne pourra rester plus d'une nuit dans la même chambre." Quant à Okko dont les trois premières unités sont prévues à Nantes, Grenoble et Saint-Étienne, il se positionne sur le créneau affaire 3 et 4 étoiles, sans restauration, avec une architecture très technologique et design, un prix unique à 100 € et un service simplifié. Pour le développement des marques, Paul Dubrule refuse tout pronostic. "C'est le marché qui fera le projet…comme pour Novotel lancé en 1967."
L'ex-dirigeant d'Accor pose un regard lucide sur Marseille : "Je crois en l'avenir de cette ville qui n'a pas l'hôtellerie qu'elle mérite. Il y a de la place pour d'autres établissements de luxe, à condition que l'économie redémarre. La concurrence n'est jamais une mauvaise chose."

Maillage
Il se montre également ardent défenseur de l'hôtellerie indépendante. "Il y a trente ans, quand j'étais président national du syndicat, j'ai réuni chaînes et indépendants. Le maillage hôtel, chambre d'hôte, ferme-auberge est indispensable sur le territoire et on ne pourra jamais installer un Formule 1 à Aubenas."
Il se montre plus critique à l'égard du classement hôtelier : "Une fois qu'il est réalisé, il est dépassé. Il faudrait une commission qui fasse évoluer les normes et une visite des établissements tous les cinq ans." Quant à la baisse de la TVA, il juge que "le passage à 5,5 % n'a pas été un échec. L'important, ce n'était pas la baisse des prix mais la lutte contre la fraude fiscale, la revalorisation des salaires et donner de l'oxygène à une profession qui était prise à la gorge."


Publié par Dominique Fonseque-Nathan



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