Mady Merine-Ericher : La saison 2011 a été assez bonne dans le secteur de la restauration, notamment grâce à la baisse de la TVA. De 8,5%, elle est passée à 2,10% dans les départements d'outre-mer, cela nous a apporté une « bouffée d'oxygène ». Il y a eu près de 500 créations d'établissements en Martinique, reconnus par les administrations et peu de fermetures pour cette année 2011.
Selon vous, quels sont les concepts de restauration qui rencontrent aujourd'hui le plus de succès ?
M.M-E : La tendance actuelle va vers une cuisine évolutive qui s'appuie sur la gastronomie martiniquaise, tout en proposant des prix abordables. De plus en plus de restaurateurs ont pris conscience des nombreux intérêts à valoriser les produits de notre terroir. En nouveauté, nous avons vu apparaître des bars à salades, qui ont trouvé leur clientèle. Enfin, de nombreux établissements se sont inscrits dans une démarche de qualité pour répondre à une clientèle plus exigeante.
Comment voyez-vous, en tant que responsable de la CPIH, l'année 2012 ?
M.M-E : Notre grand chantier pour les années à venir est l'application de la réglementation, pas seulement en Martinique, mais aussi en Guadeloupe, à Saint-Martin, Saint-Barthélémy et en Guyane. Nous avons crée une union régionale et je constate que, malgré les réticences, le travail entamé en Guadeloupe il y a deux ans commence à porter ses fruits. Trop de professionnels manquent de formation, pour eux et leur personnel. Beaucoup n'ont pas mis en place le Plan de Maîtrise Sanitaire, qui est une obligation réglementaire. Nous nous retrouvons avec des fermetures administratives ou judiciaires, de nombreuses infractions et des affaires qui finissent aux prud'hommes, par méconnaissance des textes réglementaires. Nous mettons en place et proposons des formations sur le permis d'exploitation, sur la sécurité, l'hygiène ou les risques professionnels. Nous souhaitons mettre l'accent sur la formation en amont plutôt que la répression.
Publié par Propos recueillis par Marie Tabacchi