"Être vertueux n'est pas obligatoirement rentable." François Roulière, directeur depuis 1998 de l'hôtel Richelieu Best Western de Limoges (Haute-Vienne), dresse un bilan objectif de la politique environnementale menée ces vingt dernières années. Après avoir investi plus de 60 000 € dans sa structure comme dans son fonctionnement, il affiche un taux de remplissage satisfaisant (64 % en 2016) mais ne peut certifier que ce résultat soit le fruit de cette stratégie.
"Il en est ainsi de l'Ecolabel que nous avons été les premiers à obtenir dans la région en 2009, révèle t-il. Il nous coûte 1 900 € TTC tous les trois ans, pour le renouvellement du panonceau et l'audit qui en découle, mais je n'ai pas un client qui m'a confié être venu chez nous pour cette distinction. Peut-être certains sont ils sensibles à l'écologie, mais ce n'est pas là leur première motivation de réservation.. »
Satisfaction morale
Pourtant, le Richelieu aura dépensé sans compter, en temps comme en argent. Ainsi de l'emploi de produits de nettoyage écologiques (en moyenne 30 % plus chers que les classiques) de petits déjeuners de terroir, de la gestion des eaux et des déchets, de la formation aux bonnes pratiques de ses treize salariés, ou de matériel ergonomique, comme un lève-lit (25 000 €).
" Difficile de faire la relation entre l'augmentation régulière de notre fréquentation et les dépenses engagées, confirme le directeur, par ailleurs ancien président del'Umih hôtellerie de la Haute-Vienne. Nous avons investi également dans la formation, avec du temps passé dans l'apprentissage des règlements, leur mise en oeuvre, etc. En conclusion, on peut dire que cette politique environnementale apporte plus de satisfaction morale que de rentrées pécuniaires. En revanche, s'il y avait des incitations fiscales pour compenser les dépenses, ce serait plus positif."
Publié par Jean-Pierre GOURVEST