Ils étaient quelque 220 participants au congrès annuel de l’Association française des lycées de l'hôtellerie et du tourisme (Aflyht), à Antibes Juan-les-Pins (Alpes-Maritimes). Réunis au sein du palais des congrès Antipolis les 30 mars et 1er avril derniers, ils ont planché sur le développement durable et ses conséquences à la fois dans la façon d’enseigner, expliquer, transmettre et dans les attentes des professionnels du secteur de l'hôtellerie-restauration et du tourisme. Des spécialistes de l’alimentation et de la santé sont intervenus pour analyser ce que l’on mange, ce que l’on boit, le décrypter, mais aussi informer, prévenir, alerter, sans inquiéter. De son côté, Bernard Boutboul, consultant et président du cabinet Gira et auteur sur SOS Experts, a dressé un état des lieux des tendances dans le secteur de la restauration, avec le raisonnable et le raisonné en ligne de mire. "Ces prises de parole nous ont permis de prendre conscience du contenu de nos assiettes, mais aussi de ce qui peut composer une spatule en plastique, certains produits d’entretien, voire certains vêtements", confie Philippe Cellerosi, vice-président de l’Aflyht et proviseur du lycée hôtelier François Rabelais, à Dardilly (Rhône). À cela s’est ajouté une sensibilisation au gaspillage alimentaire et autre éclairage sur les aspects juridiques liés au développement durable.
Un projet de bourses "pour faciliter les stages des jeunes à l’étranger"
Une série d’ateliers a également invité les congressistes à prendre du recul sur leur pratique quotidienne. Attractivité des filières et métiers des CHR, organisation du nouveau BTS Tourisme, mixité au sein des lycées… les débats ont permis de nombreux partages d’expériences. Concernant l’ouverture à l’international, "nous réfléchissons à la mise en place de bourses pour faciliter les stages des jeunes à l’étranger", souligne Valérie Vauthier-Desmaretz, présidente de l’Aflyht et proviseure du lycée général et technologique Jean Moulin, à Pézenas (Hérault). Philippe Cellerosi, pour sa part, s’inquiète du désintérêt des jeunes pour les métiers de la salle. "En voyant certains restaurants, parmi les plus instagrammables, où le service est assuré en jeans, baskets, avec des tatouages autorisés, ils ont l’impression que c’est partout comme ça…", regrette-t-il. Enfin, avec le feu vert du ministère de l’Éducation nationale, Valérie Vauthier-Desmaretz a contacté le Comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo) de 2024. L’idée : permettre à l’Aflyht de servir d’interface entre le Cojo et les élèves en lycées hôteliers, susceptibles de faire des stages ou apprentissages au sein des différents villages olympiques. Plusieurs centaines de jeunes pourraient ainsi être mobilisés entre mai et septembre 2024. Une façon originale de recréer de l’attractivité… En attendant, le prochain congrès de l’Aflyht est d’ores et déjà prévu : il aura lieu en mars 2023 au Touquet (Pas-de-Calais).
Publié par Anne EVEILLARD