Selon le directeur général d’Edenred, Ilan Ouanounou, 68 % des restaurateurs acceptent les Tickets restaurant (marque du groupe), qui représentent 40 % de part de marché.
Le titre-restaurant est considéré comme l’avantage social préféré des salariés, car il en concerne toutes les catégories, de l’employé au cadre. Le titre-restaurant est considéré comme un complément de salaire qui n’est pas soumis à charges sociales ni à l’impôt sur le revenu.
Le chiffre d’affaires des titres-restaurant représente 8,5 milliards d’euros, dont 67 % (soit 6 milliards) pour le secteur de la restauration et assimilés, et 33 % sont dépensés dans les supermarchés. Pour Ilan Ouanunou, ce chiffre d’affaires n’existerait pas sans les titres-restaurant. “Nous sommes de réels apporteurs d’affaires. Notre métier d’émetteur est d’être une force de vente pour la restauration, avec des commerciaux qui vont solliciter les entreprises pour leur faire accepter les titres-restaurant pour leurs salariés.”
Le taux de commission justifié par les apports d’affaires
Le taux de commission du groupe Edenred de 4,18 %, est un taux d’apporteur d’affaires justifie Ilan Ouanounou. Pour lui, ce taux ne doit pas être comparé avec celui des commissions des cartes bancaires, car les établissements bancaires n’investissent pas dans des commerciaux pour proposer leurs services. Pour lui, il faut plutôt comparer ce taux avec ceux d’autres apporteurs d’affaires comme Deliveroo, Uber Eats, The Fork, qui tournent autour de 25 %.
Il conteste les propos d’Olivia Grégoire, ministre des PME et du commerce, qui a déclaré que le taux des commissions des TR ont explosé. “Ces cinq dernières années, chez Edenred, nous avons augmenté le taux de nos commissions que de 0,3 points. Nous sommes passés de 3,70 % à 4,18 %. Alors que dans le même temps, le chiffre d’affaires apporté à la restauration a augmenté de 6 % par an, soit 500 M€ de chiffre d’affaires et 300 000 clients supplémentaires, grâce aux actions commerciales des émetteurs.
Un taux unique pour le papier et le digital
Les titres-restaurant sont aujourd’hui présents à 65 % sous forme de carte et à 35 % en format papier. Pour le groupe Ederend, cette répartition est de 25 % pour le papier et 75 % pour le digital. Le taux de commission est identique pour les deux formats.
Alors que les restaurateurs pensaient obtenir une baisse des taux de commission pour le digital, ceux-ci n’ont pas diminué, voire ont légèrement augmenté. Mais surtout, le taux de commission papier s’est aligné sur celui de la carte. Romain Vidal, représentant du collège restaurateurs au sein de la CNTR et référent titre restaurant pour le GHR (Groupement des hôtelleries & restauration de France), déplore le doublement du taux de commission pour les titres papier, avec la dispartion du taux préférentiel pour un remboursement sous 21 jours, sans compter les frais de gestion et les frais techniques de réseau bancaire, qui aboutissent à un taux de commission proche des 5 % à 6 %.
Pour Edenred, ce taux unique s’explique par la digitalisation des titres, qui coûte plus cher en raison de la cybersécurité, des investissements technologiques, de la conformité des règles au flux bancaire.
La fin de la CRT : le début des complications
Suite à la disparition de la centrale de règlement des titres (CRT) au 1er mars 2023, les 4 émetteurs ont mis en place un nouveau processus commun. Les restaurateurs doivent envoyer par Chronopost tous leurs titres au prestataire Tessi, situé à Montreuil, qui est un centre de tri commun. Celui-ci reçoit les colis, compte les titres et remonte ensuite les informations à chaque émetteur. Ceux-ci procèdent ensuite au remboursement auprès des restaurateurs.
Un nombre important de restaurateurs se plaignent de leur difficulté à se faire rembourser. Leur colis Chronopost est perdu, ils ne se sont pas inscrits correctement chez les 4 émetteurs ou ils n’ont pas donné toutes les informations, comme le RIB. “Le problème est que nous avons du mal à entrer en contact directement avec les émetteurs pour régler ces problèmes. S’il manque une pièce, ils ne payent pas et ne vous la réclament pas”, déplore Romain Vidal.
Publié par Pascale CARBILLET