Jacques Stern, directeur général d'Edenred, pilote une entreprise qui, depuis la scission d'avec Accor, "présente une forte performance organique en ligne avec les objectifs financiers". La société réalise aujourd'hui 17,7 milliards d'euros de volume d'émission (+ 12 %), soit un tiers du marché mondial, pour un résultat d'exploitation de 343 M€, en ligne avec les objectifs, une trésorerie en hausse de 15 % et une dette nette de 268 M€, le même montant qu'en 2013.
L'année 2014 aura été marquée par plusieurs faits marquants. Les taux de change, d'abord, ont amputé le résultat de 57 M€ (dévaluation du bolivar vénézuélien et du real brésilien). "Ce montant ne pourra jamais être plus important", affirme Jacques Stern, éternel optimiste. Edenred a enregistré une croissance de 10 % sur le marché des avantages aux salariés (81 % du volume d'émission). Les nouvelles cartes, de type Ticket Plus Card ou Ticket Cultura, "sont des marchés porteurs, même s'ils sont aujourd'hui en phase de lancement", ajoute-t-il.
La gestion des frais professionnels, autre volet de l'activité d'Edenred (14 % du volume d'émission total), a augmenté de 24,1 %. Jacques Stern détaille : "Notre objectif est d'atteindre les 30 % en 2017, sachant que nous n'étions qu'à 10 % en 2010." Edenred élargit enfin le champ de son activité avec l'acquisition d'UTA, expert en carte de carburant, qui devrait l'aider à mieux pénétrer ce marché.
Passage au numérique très variable selon les pays
Les solutions dématérialisées représentent aujourd'hui 62 % du volume total d'émission. L'objectif est d'atteindre 75 % en 2016. Les plus solides performances se situent en Amérique Latine, où le numérique pèse déjà 92 % du volume total. En Europe en revanche, ce passage est plus lent (29 % du volume total). Certains pays ont accueilli très favorablement ces nouveaux supports, comme l'Italie. En France, 80 000 cartes sont disponibles, sur un marché de 1,3 millions de porteurs (soit seulement 6 %). "C'est un développement plus lent car il faut convaincre les réticences. Ce marché est intéressant car il représente 40 % de nouveaux clients, soit un potentiel de développement évident", assure Jacques Stern.
Les perspectives de croissance pour 2015 restent bonnes, qu'il s'agisse de volume d'émission ou de chiffre d'affaires opérationnel. Reste une fragilité pour la société : sa sensibilité aux variations de taux de change. Un risque, certes, mais qui ne devrait pas obérer de manière trop forte les résultats.
Publié par Catherine AVIGNON