Une lutte permanente contre les nuisances
Le chuteur du Troquet a acquis une grande expertise des rapports humains dans les lieux de restauration. "Les voisins viennent rarement se plaindre, ils font parfois des photos et déposent plainte ensuite. Leur seuil de tolérance est très bas, quand ils ne sont pas clients ou que l'établissement est en bas de chez eux. Les salariés eux-mêmes ne se rendent pas compte du bruit qu'ils font, et on peut se retrouver à les recadrer. Les habitués ne comprennent pas toujours notre mission. Dans mon cas, la fermeture administrative de la terrasse, pendant six mois, a imposé mon arrivée. Les clients ont compris que les nuisances devaient être contenues. Mais notre plus gros problème, ce sont les gens qui s'alcoolisent ailleurs, à moindre coût, et viennent ensuite dans le bar-restaurant, souvent pour faire des rencontres. Ils ne consomment rien et sont à l'origine des problèmes, car ils interpellent des personnes accompagnées. Il y a aussi les voleurs, que l'on finit par bien connaître. Ce sont toujours les mêmes. Lorsqu'ils ne sont pas parvenus à commettre des larcins dans la rue, ils se rabattent dans nos établissements pour voler portable, argent ou simplement des verres sur le comptoir. Quand on est là, chuteur ou vigile, ils ne tentent même pas d'entrer !
Aboubacar Meite cumule tous les aspects du pacificateur, chuteur respecté et diplomate, agent de sécurité diplômé même si ce n'est pas sa fonction au Troquet, mais aussi secouriste : "En cas de 'fausse route', je connais la manoeuvre de Heimlich. Je serai en capacité de sauver la vie d'un client qui s'étouffe. Nous protégeons aussi nos visiteurs !"
Publié par Francois PONT