Vous avez récemment publié un article concernant l'établissement qui effectue une réduction de 0,20 € pour un café commandé avec la formule 'un café, s'il vous plaît'. Si le confrère se fait un coup de pub, je dis bravo, cela ne mange pas de pain. Si c'est, comme je l'imagine, fait avec sourire et gentillesse, c'est bien imaginé et malin. Mais s'il s'agit d'un cours de morale : pas d'accord !
Nous autres, commerçants, ne sommes pas là pour éduquer les populations mal polies. Pour être clair, chacun a une place et un rôle : le boulanger boulange, le professeur de français enseigne le français - ni les mathématiques ni la morale -, le chercheur cherche, le voleur vole, le gendarme gendarme, le chanteur chante, le maître-chanteur…
Bref, si chacun reste dans son rôle, il y est quand le besoin se fait sentir et tout roule à peu près, couci-couça, dans un monde un peu conventionnel mais commode.
À l'inverse, si tout un chacun fait tout ça comme il veut - le chanteur gendarme et boulange à l'occasion, le gendarme cherche et le chercheur fait chanter -, il n'est pas impensable que tout le monde y perde son latin et, plus grave encore, ses repères. Et voilà-t-il pas une chose importante que les repères ?
Finalement, quand le confrère fait payer son cours de morale, ne le fait-t-il pas justement en croyant redonner des repères à sa clientèle ? 'Ah, ma pauv'dame', il croit en remettre alors que parfaitement, même, il en enlève ? Je crois bien que je m'y perds !
En fait, comme disait Francis Blanche : "Tout est dans tout et réciproquement" ! Allez en paix et bon été à tous, 's'il vous plaît'.
Un de Lyon perdu en Avignon,
Bruno Perrin