"On ne vient pas me voir par hasard !", attaque la décoratrice
d'intérieur Bambi Sloan. C'est en
effet elle que les propriétaires de l'hôtel Saint-Paul Marais (Paris, IIIe) ont
choisie pour transformer l'établissement 4 étoiles. "Je les ai rencontrés il y a trois ou quatre ans. Ils voulaient
quelque chose représentant l'élégance à la française et avaient initialement
pensé à Marie-Antoinette… De mon
côté, j'avais une lubie pour Joséphine
Bonaparte [épouse de Napoléon Ier de 1796 à 1809 NDLR], qui était folle de
déco et ils ont adhéré à l'idée."
Pour autant, pas question pour la décoratrice de faire un copié-collé du
château de Malmaison ou de l'Hôtel de Beauharnais, les deux demeures où s'est
affirmé le style de l'impératrice. "J'ai voulu lui rendre hommage à ma
façon, un hommage plus hystérique qu'historique." Dans un style "Directoire
rock", elle a travaillé sur quatre thèmes chers à Joséphine (toile de Jouy,
panthère, roses et dentelles, et cocarde) pour imaginer les 24 chambres et
salons de l'hôtel, rebaptisé Hôtel de JoBo depuis la réouverture.
Mobilier sur mesure
Adepte des mélanges improbables d'imprimés, de textures et de couleurs, Bambi Sloan a imaginé un décor fantaisiste pour ce refuge
intimiste et feutré. Dès la porte cochère franchie, le ton est donné avec une
tente d'inspiration napoléonienne disposée dans le patio. À l'intérieur, une
déferlante de roses envahit l'hôtel de la moquette du rez-de-chaussée à celle
des couloirs en passant par les poutres des chambres, typiques du quartier.
La moquette se pare d'un motif marqueterie Directoire dans les chambres,
la mosaïque en marbre des salles de bains rappelle celles de la Grèce antique,
en vogue au XVIIIe siècle, les placards sont incrustés de miroirs en
losange pour refléter le décor et la lumière… Sur les murs des chambres, les
tentures murales sont inspirées des archives des Collections Lemanach et rééditées
par la Maison Pierre Frey. Poignées de portes, têtes de lit, bureaux, papiers
peints… La plupart du mobilier a été fabriqué sur mesure. "J'ai une tribu
d'artisans qui entre dans mes délires", conclut Bambi Sloan.
Publié par Julie GERBET