Fraîchement repeinte depuis sa reprise en septembre par Lucas Defosse, La Villa Rouge, à Montpellier, est devenue verte. Créé par la
famille Tessier en 1998, le club de nuit s'est taillé une solide renommée,
tant pour ses fêtes exubérantes que pour sa programmation de musique eìlectro. Pendant
plusieurs années, Lucas Defosse
y a organisé des soirées qui battaient des records de fréquentation. Avec sa
société Pléiade Production, il produit aussi des festivals musicaux en France.
Les deux fils du fondateur, Aimé Tessier,
ont donc décidé lui confier la gérance de La Villa Rouge.
"Faire autre chose que boire et danser"
La stratégie est de développer un concept fort, sur le fil rouge de la
qualité. Le vendredi est dédié aux DJ internationaux. Le samedi innove avec des
propositions éclectiques et inhabituelles : des ateliers, de l'art, une
compagnie de théâtre, dans un patio où la musique est très faible, pour
permettre l'échange. "On essaie d'éduquer notre clientèle, montrer que dans
un club, on peut faire autre chose que boire et danser", explique le
directeur John Bertrand. La capacité a été réduite à 1 000 personnes
et la décoration refaite. La salle du haut, en noir du sol au plafond, combine mobilier
en palettes et fresques de graffeur. Le patio du bas, dans un esprit vintage
décalé, mélange combi Volkswagen, potager, baby-foot. L'espace restauration à
nappes vichy est sous-traité au traiteur Olivier Chauwin. La carte du
bar a été travaillée avec les fournisseurs pour proposer des produits exclusifs,
mais les tarifs n'ont pas grimpé : le verre d'alcool est à 8 €. Les
tarifs d'entrée restent inchangés (vendredi de 15 à 25 €, samedi, 15 €
après 1 h 30 du matin).
Se remettre en cause chaque semaine
"Un club donne rendez-vous tout les week-ends et doit en permanence se
remettre en question pour fidéliser la clientèle", souligne le directeur. Les
réseaux sociaux sont suivis de très près, les retours négatifs traités avec
soin. L'équipe compte 15 personnes le week-end entre accueil, bar, sécurité, et
quatre à six sur l'administratif la semaine. Elle se réunit une fois par
semaine pour définir des points de progrès. Pour John Bertrand, l'important c'est
de durer : "On a tendance à dire qu'un club cartonne les trois premiers mois, mais
qu'après rien n'est gagné. Notre objectif est d'être toujours là dans six mois
et de mettre la barre encore plus haut. Depuis la réouverture, nous refusons du
monde chaque week-end. Nous avons une clientèle jeune, mais aussi des plus de
40 ans, des gens d'ici, d'autres qui viennent de loin, Grenoble ou Lyon. Mais
surtout, nous aimerions faire venir ceux qui sortent en ville mais plus en
club. Nous avons plein d'idées, un très bel outil, et nous allons voir comment
l'utiliser au mieux."
Publié par Anne-Sophie THÉROND