À Cuba, pénurie d'hôtels… et d'investisseurs

La Havane (Cuba) LA HAVANE (CUBA). Malgré le rapprochement diplomatique avec les États-Unis, Cuba peine à attirer les investissements hôteliers. Alors même que le tourisme explose sur l'île. L'insécurité juridique imposée par le régime castriste explique cette double contradiction.

Publié le 01 septembre 2016 à 13:31
Le dégel des relations diplomatiques avec les États-Unis avait suscité des espoirs d'ouverture économique et de développement hôtelier à Cuba. Mais l'espérance a fait pschitt ! Certes, les grands groupes ont un peu avancé leurs pions sur l'île, où les espagnols profitent de leurs liens historiques et culturels pour prendre position depuis le milieu des années 90, avec notamment les chaînes Meliá et Iberostar. En apposant son enseigne sur l'hôtel Quinta Avenida by Marriott de La Havane - devenu le Four Points -, le groupe américain Starwood a ainsi concrétisé la fraternisation annoncée avec les États-Unis. Le géant hôtelier va aussi prendre la gestion de l'hôtel Inglaterra et a signé une lettre d'intention avec les autorités cubaines pour un troisième établissement, le Santa Isabel, situé dans la Havane Coloniale.
Accor a également marqué l'événement en inaugurant un Pullman a Cayo Coco fin 2015. Le groupe français prévoit d'ouvrir un autre établissement entre Prado et Malécon (célèbre promenade du bord de mer de La Havane). Deux autres hôtels sont prévus à La Havane en 2016 : le Manzanas, face au Parque Central, dont l'inauguration est annoncée pour la fin de cette année, et un établissement situé sur le Prado dont le gestionnaire n'est pas encore connu.
Pour autant, on est loin de l'euphorie hôtelière, alors que le tourisme bat pourtant des records, puisque 3,2 millions de visiteurs étrangers sont attendus cette année sur l'île. 


"Investissements trop risqués"

L'explication de ce paradoxe tient en deux mots : l'insécurité juridique. "À Cuba, ce qui est autorisé aujourd'hui peut très bien être remis en question demain", confirme José Alexandre Dosreis, l'un des plus anciens réceptifs français présent dans le pays. Et ce qui est autorisé aujourd'hui n'est pas forcément très attractif pour les opérateurs hôteliers : création d'établissement à travers une entreprise mixte avec un partenaire cubain qui détiendra 51 % des parts, prise en charge par l'opérateur étranger de 100 % des investissements et de toute la commercialisation, avec en prime l'obligation de reprendre la gestion d'un hôtel existant ! D'où la mise en garde de Jaume Tapiès, président du fonds d'investissement hôtelier Aina Hospitality : "Cuba doit mettre en place un cadre juridique stable s'il veut recevoir l'argent des investisseurs, et il faudra que le gouvernement cubain modifie le principe des entreprises mixtes qui rend les investissements trop risqués". Mais il y a peu de chance que Raul Castro entreprenne ce genre de réforme. "En attendant, il est pratiquement impossible de trouver des chambres d'hôtels pour des groupes à Cienfuegos, Trinidad, Santa Clara ou Camagüey", note José Alexandre Dosreis. 

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Publié par Francis MATÉO



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