Vin et développement durable : tout le monde en parle

Photo
Paul Brunet - Auteur

mercredi 8 juillet 2009

Le développement durable : tout le monde en parle. Le monde du vin n’est pas en reste. En restauration, nos clients demandent de plus en plus souvent des vins issus de raisins de l’agriculture biologique* ou de la biodynamie**.
Les conférences et dégustations consacrées à ces productions ont connu beaucoup de succès lors du dernier salon Vinexpo, qui vient de se tenir à Bordeaux. Ce fut le cas, entre autres, pour la manifestation organisée par le groupe « La Renaissance des Appellations » sur le thème « La biodynamie, la viticulture de demain ». Ce groupe constitué en 2001 comporte maintenant 175 viticulteurs de 13 pays différents. Parmi les pays présents citons : La France, bien évidemment, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Slovénie, la Nouvelle-Zélande, l’Allemagne. etc..Le but de ces producteurs est de : « Garantir d’abord la pleine expression des appellations et ensuite un vin d’un haut niveau qualitatif avec une grande originalité ».
Partout dans le monde des structures se mettent en place pour concilier production de qualité et respect de l’environnement. Un exemple : la mise en place, récente, par les vignerons de la Napa Valley( USA), du « Napa Green Certified Land », dont l’objectif est d’identifier et de mettre en place des techniques durables pour une agriculture responsable et biodynamique.

**biologique ou biodynamique ? : voir colonne de gauche - le raisin- facteurs influençant la qualité.

Photo
Jean-Luc FESSARD

jeudi 16 juillet 2009

Buvons à la santé des viticulteurs durables
Paul, est-ce que c'est dans ce groupe "la renaissance des appellations" que certains viticulteurs réintroduisent le cheval dans les vignes,parce que les engins mécaniques tassent trop le sol au détriment de la qualité de la terre?
Photo
Paul Brunet - Auteur

jeudi 16 juillet 2009

Vin et développement durable
Oui, ils ne l’imposent pas dans leur charte de qualité*, mais ils le recommandent, comme me l’a confirmé dernièrement Monsieur Nicolas Joly. Plusieurs adhérents du groupe « la renaissance des appellations » utilisent le cheval, ce qui évite de tasser le sol, mais pas seulement, d’après Monsieur Joly, le cheval participe à la symbiose entre le monde végétal et le monde animal.

Juste pour information de nos lecteurs, je me permets de reproduire ci-dessous un petit extrait de la chartre de qualité du groupe

*1er stade : Les bases incontournables
Travail des sols, ou enherbement, donc exclusion totale des désherbants.
Apport de compost ou d'engrais organiques pour souvenir la v'e microbi¬enne des sols.
- Exclusion des engrais chimiques qui désorganisent les sols et le métabolis¬me des vignes.
- Utilisation exclusive de produits naturels pour lutter contre les maladies en respectant les normes en vigueur en agriculture biologique. Exclusion totale de produits chimiques de synthèse qu'ils soient de contact, pénétrants ou sys¬témiques.
Exclusion des levures exogènes OGM ou aromatiques. Pas de plants de vigne génétiquement modifiés.
2ème stade : Aller plus loin
Vendanges manuelles en un ou plusieurs passages et respect de l'intégrité du raisin avant qu'il ne soit pressé.
- Respect des processus de fermentation naturelle, donc exclusion de tout enzymage ou de tout ajout de bactéries ou de produits issus d'une chimie de synthèse ; et de tout agent activateur des fermentations (azote, vitamines, thiamines, écorces de levures etc.) : exclusion bien sûr d'additifs aroma¬tiques.
- Respect de la richesse naturelle du vin donc exclusion de la cryoextraction (congélation du raisin) ou de tout procédé de concentration (évaporation sous vide, osmose etc.).
- Sélection manuelle des futurs plants de vigne pour respecter et accroître la biodiversité donc un retour vers une vraie sélection mossale exempte de clo¬nes.
- Utilisation exclusive des levures indigènes du vignoble.
3ème stade : Quand les conditions s'y prêtent
- Aucune modification de l'équilibre naturel des moûts ou du vin ;interdiction de toute acidification, désacidification ou chaptalisation sous toutes ses for¬mes.
Aucun collage.
Aucune filtration stérile ou en dessous de 2 microns. Aucune irrigation.

Source : Extrait du document remis à Vinexpo lors de la dégustation des vignerons du groupe « La rennaisance des Appellations »

Cordialement
Photo
Patrick

vendredi 17 juillet 2009

Vive le bio !
Très beau tout ça, mais la bouillie bordelaise est un produit utilisable en bio, et très largement utilisée en viticulture bio. Or c'est un polluant majeur de la faune des sols et de la faune aquatique; c'est également sans conteste un produit chimique de synthèse (le sulfate de cuivre est un sel d'acide sulfurique...) fabriqué dans des usines classées SEVESO. Je vous invite à regarder les étiquettes de la bouillie bordelaise: d'un côté en gras: utilisable en bio, de l'autre dangereux pour l'environnement avec les logos obligatoires. Mais chut ! C'est bio donc politiquement correct... Continuons à dormir.

Et je ne parle même pas du SO2 pour la vinification !

Bonne santé !!
Photo
Jean-Luc FESSARD

vendredi 17 juillet 2009

Sante, sobriété...en CO2 !
Patrick si je vous comprend bien nous avons le choix entre des produits bios dangereux pour la santé et l'environnement et des produits non bios dangereux pour la santé et l'environnement, alors buvons (avec modération) mais des produits locaux pour ne pas en plus accroitre le coût carbone de notre ivresse.
Au delà de la boutade, Patrick vous posez un véritable problème, sortons d'une vision binaire où il y a les bons (bios) et les méchants (agriculture intensive) pour faire le bilan écologique et sanitaire des diverses pratiques culturales et trouver la voie qui permettra à nos viticulteurs dans une démarche économiquement viable de continuer à produire des vins de grande qualité.
Photo
Patrick

vendredi 17 juillet 2009

Vive le bon vin !
Absolument d'accord ! Bio ne veut pas FORCEMENT dire bon pour la santé, bon pour l'environnement, produit de qualité supérieure ou produit du terroir; mais ceci est valable pour le non bio de même. Consommons, mais modéremment et intelligemment (et je ne parle pas que du vin !)
Tchin !
Photo
Paul Brunet - Auteur

samedi 18 juillet 2009

Vin et développement durable
Tout n’est pas encore parfait, mais on assiste incontestablement à une prise de conscience que l’on ne peut pas « violer » la nature impunément. Donc tous les espoirs sont permis…
Comme nous le dit Patrick "Consommons, mais modérément et intelligemment".
Photo
Patrick

samedi 18 juillet 2009

Politiquement incorrect... mais argumenté
Oui, j'aime le bon vin, mais je m'élève contre les idées fausses surtout si elles sont politiquement correctes. Pour moi, cela s'appelle de la démagogie... et vous en faites un peu...

La viticulture bio pollue t'elle moins que la "traditionnelle" ? A priori non. Et arrêtons de faire croire que le vin "durable" est un produit "naturel": traiter à la bouillie bordelaise et utiliser des sulfites, n'est-ce pas "violer la nature". Comme vous le savez d'ailleurs, le vin bio n'existe pas, c'est un vin issu de raisins bios ... mais traités avec des produits chimiques très polluants (bouillie bordelaise) et des insecticides dont je pourrais également parler (roténone, nicotine ou pyréthrine) même si on vendange à la main et en charrette à cheval, habillé à l'ancienne avec des sabots à clous !!

Evitez de manger idiot, gras, salé ou sucré
Photo
marie

dimanche 19 juillet 2009

Vin et developpement durable...
Paul,
où en est la recherche sur la protection bacteriologique qui serait bio? Comment suprimer des produits naturels indispensables à la protection du vin?
Suprimer le souffre (naturel) et le sucre (naturel)et l'acide tartrique (naturel) Que deviendrait le vin?????
Photo
Paul Brunet - Auteur

lundi 20 juillet 2009

Vin et développement durable (Marie)
Bonjour Marie,
Félicitations pour la pertinence de vos questions.
Je vous rassure, la recherche fait des très gros progrès, comme en atteste le compte-rendu du 6ème symposium international In Vino Analytica Scientia qui s’est déroulé du 2 au 4 juillet 2009, à Angers sur le territoire du pôle de compétitivité à vocation mondiale, VEGEPOLYS. (220 chercheurs, représentant 25 pays, ont participé à ce colloque).
Étaient présents plusieurs centres de recherche français, dont l’Institut Universitaire de la vigne et du vin de Dijon, qui travaille, entre autres, sur des méthodes pour détecter la présence de produits phytosanitaires. Eurofins (Nantes) qui présente un ensemble de méthodes pour détecter l’addition de : sucre, acide tartrique, glycérol, etc. C’est cet organisme qui a mis au point, avec succès, une méthode pour détecter et quantifier la chaptalisation.(Résonance magnétique nucléaire).

Supprimer le souffre, le sucre, l’acide tartrique ?
Souffre, sucre, acide tartrique… Leur utilisation fait couler beaucoup d’encre… S’ils sont « tolérés » par la réglementation c’est en raison de leur origine : Ce sont des produits venus de la terre.
Pour, contre ? Chacun a de bons arguments à faire valoir. Mais de plus en plus de vignerons « bio » préfèrent élaborer des vins sans soufre. Sans vouloir pour autant justifier l’utilisation du SO2, je me permets de faire référence à un entretien que j’ai eu avec un de nos plus prestigieux œnologues français. « Monsieur Brunet, on peut manger de la soupe sans sel. L’expérience prouve qu’elle est meilleure lorsque l’on en ajoute un peu. En revanche, si l’on en ajoute trop, elle devient immangeable et si vous en ingurgitez trop souvent vous pouvez compromettre votre santé. Et bien pour le soufre c’est la même chose ». Je laisse à ce scientifique de très haut niveau la responsabilité de ses paroles. ..
On prétend que le souffre était déjà utilisé par les Romains.

Depuis novembre 2005 la directive Européenne 2003/89C stipule que l’indication de la présence de soufre dans les produits alimentaires devient obligatoire. Ainsi dès qu’un vin contient plus de 10mg /litre de soufre total l’étiquette devra mentionner « contient du dioxyde de soufre », « contient de l’anhydride sulfureux », ou « contient des sulfites ». Cette mention est obligatoire aux États-Unis depuis1998.

Chacun est conscient qu’il faut limiter, de façon drastique l’utilisation de certains produits. Mais cela ne peut pas se faire en quelques jours, surtout en ce qui concerne le milieu cultural. Il faut souvent plusieurs années pour la conversion d’un vignoble…
Comme le dit mon collègue Jean-Luc Fessard, auteur du blog « Développement durable dans les CHR » que je vous recommande de consulter : « C’est l’accumulation de petits gestes quotidiens qui sera bien plus payante qu’une grande opération spectaculaire ».

Au niveau de l’UE, je conseille à nos lecteurs de consulter le Règlement du Conseil (CE) 967/2008 du 29 septembre 2008, modifiant le Règlement (CE) 834/2007 concernant le mode de production biologique et l’étiquetage de produits biologiques

Chère Marie, j’espère avoir répondu, au moins partiellement, à vos préoccupations.
Cordialement

Photo
patrick

mercredi 2 septembre 2009

SO2, bouillie bordelaise: des faits
Qu'on le veuille ou non, le SO2 utilisé en vinification est un produit de synthèse chimique et de surcroît nocif pour la santé. Pourtant le SO2 est utilisé pour pratiquement toutes les vinifications, que ce soit avec des raisins bio ou pas. D'autres produits (chimiques, quelle horreur !) existent pour remplacer au moins en partie ce SO2; ces produits sont bien moins nocifs que le SO2, mais surtout n'en parlons pas (je pense notamment au DMDC).

De même, toutes les vignes bios sont traitées intensivement avec de la bouillie bordelaise, pesticide chimique (fongicide) issus d'usines SEVESO (CuSO4=sel d'H2SO4 ou d'acide sulfurique). Ce produit est néanmoins classé bio! De plus, la bouillie bordelaise est un polluant majeur, par exemple pour la faune du sol et les poissons.

Mais chut! Il ne faut surtout pas le dire !!
Photo
Liliane

mercredi 2 septembre 2009

un peu d'histoire
Effectivement, M.Brunet, la fameuse "bouillie bordelaise" que les industriels de l'agro chimie ont ensuite modernisée était utilisée par les Romains pour traiter la vigne, notamment en Aquitaine, d'où le nom de ce produit destiné, ne l'oublions pas, à débarasser la vigne de ce mildiou tellement ravageur.
Et personne ne parlait de pollution ni de développement durable.
Quant au cheval dans les vignes, c'est bon pour la photo, mais pour le vin?Attention à ne pas se satisfaire d'une vision rousseauiste de l'homme à l'état de nature qui n'existe qu'au pays des amish, et encore...

Signaler un contenu illicite



Boissons Produit Sommellerie

Ajouter un message

Photo

En cliquant sur publier vous acceptez les [conditions générales d'utilisation]

Voir notre Politique des données personnelles