Projet d'ouverture de restauration rapide sans expérience ni diplômes : qu'en penser ?

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MUF

samedi 21 novembre 2009

Bonjour à tous.

Dans le cadre d'une reconversion, j'ai pour projet d'ouvrir avec un associé (en SARL) un établissement de restauration rapide à forte orientation 'biologique'(bar à pâtes fraîches/jus/soupes/salades, salon de thé, cakes & pâtisseries), peut être associé à une petite licence (VIII?).
En province (grand Sud Ouest), parce que marre de Paris aussi...

Sachant que j'ai 32 ans (dont 8 dans l'industrie pharma), pas de diplôme de cuisine (mais un hobby, que je pratique depuis très longtemps, ainsi que mon associé), pas de formation hygiène (mais biochimiste de formation -les protocoles qualité et microbes divers, ca me connaît- et tous les textes de lois comme livre de chevet), et une expérience 'terrain' somme toute assez limitée dans le milieu.

Pour mon affaire : Fournisseurs identifiés, recettes de base ciblées, coûts de revient estimés (sur la base de +300% de marge en vigueur dans la restauration conventionnelle), ébauche de carte établie, marché en augmentation de +10% par an depuis 10 ans, logiciel novateur de gestion stocks-recettes/traçabilité/encaissement en programmation par un prestataire, je pense que le projet est viable...
Mais n'étant ni expert reconnu ni riche à millions, ce que je pense n'a guère de valeur devant un banquier...

Selon vous, qu'en est-il des (questions multiples) :


1-Contraintes financières
Je dispose de 20-30k€ d'apport personnel et 0 caution, plus 1 an d'indemnités ASSEDIC.
Devant la frilosité des banques, nous visons des locaux de petite à moyenne taille (40-60 m², voire moins), la VAE en priorité, des tarifs raisonnés pour toucher un plus large public (majorité de préparations 'maison' à meilleure marge), une déco épurée et végétale (panneaux végétaux muraux, serres d'intérieur, pots et lampes fleuries...), peu voire pas de vente en table (remplacées alors par un plus grand comptoir) selon la configuration des lieux pour diminuer les charges au minimum.

Compte-tenu de ceci, et ne tablant guère sur plus de 50-70% max d'apport bancaire vu la conjecture, les sommes disponibles vous paraissent-elles suffisantes pour couvrir les besoins pressentis pour un tel projet ?


2-Contraintes réglementaires
J'ai lu que pour certaines préparations (type pâtisserie, même de faible volume), un CAP boulangerie/pâtisserie était nécessaire...
Or, cakes salés et sucrés, tartes et autres gâteaux sont assez simples à produire en gros volume, fonctionnent très bien en VAE, et je ne me sens ni d'abandonner un quart de mes recettes potentielles, ni de repartir pour 3 ans d'études, fussent-elles passionnantes (d'autant qu'alors, le filon actuel du 'bio' sera probablement tari).

Ce projet est-il réglementairement envisageable, sans diplôme ou formation spécifique ?
Sinon, qu'est-ce qui coincerait ?


3-Contraintes local
Nonobstant toute notion d'achalandage, quelle est selon vous la surface minimale (en salle / cuisine / comptoir) nécessaire pour assurer le bon fonctionnement et la viabilité d'un tel projet pour 2 associés en cogérance ?


4-Contraintes d'équipement

Bien que disposant de quelques équipements de seconde main, il nous sera nécessaire d'acheter (Métro ou autre, ventes aux enchères...) pour majorité.

Outre hygiène, vaisselle/verrerie, etc... quel est selon vous l'équipement minimal incompressible pour un établissement de ce volume ?


J'aurai sans doute bien d'autres questions, mais je vous laisse déjà digérer celles-ci ;o)


Cordialement,

MUF

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Jean Gabriel DU JAIFLIN

mardi 24 novembre 2009

Merci Philippe pour vos excellentes interventions
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philippe

lundi 23 novembre 2009

expérience
Bonjour MUF,
J'ai 30 ans d'expérience dans le métier, je n'ai jamais fait autre chose depuis ma sortie de 3ème...
Je peux dire :
- la restauration c'est pas un hobby mais.... on ne peut pas y supporter toutes les contraintes sans en faire un hobby !
j'ai fait 300h de boulot en août et je n'ai eu que 8 jours de repos hebdomadaires depuis le 4 juin (par exemple !)
- choissisez bien votre local : extraction aux normes, local poubelle.
- Vérifiez bien la position de la copropriété vis à vis de votre projet
- Signez un bail large et ouvert à toutes les possibilités pour avoir une porte de sortie au cas où...
(un bail tous commerces est le top !)
- Lisez tous les chapitre de "implanter et gérer votre restaurant". tout est écrit dedans...
- Bon courage et bonne chance.

Philippe
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philippe

lundi 23 novembre 2009

complément
Re-bonjour Muf,

J'ai oublié de dire qu'une association dans une petite structure
de 2 personnes qui travaillent ensemble me parait très risqué.
50/50 en sarl ou cogérance pour moi c'est impossible. Il faut que l'un ai l'autorité non contesté et non contestable sinon on va droit dans le mur.

Philippe
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Geezer

mardi 24 novembre 2009

restauration rapide
Bonjour MUF

1. contraintes financieres
Avez vous interogé votre (vos) banquiers. vous semblez avoir besoin d'un apport de 50%, cela me surprant un peu, mais j'ai peut etre loupé une page ces derniers mois. Je suis en train de monter un plan de financement avec comme apport 30%, ce qui est, il me semble, la norme. Peut etre que sur votre projet on vous demandera plus (mais nous ne connaissons que quelques lignes du projet, du moins trop peu pour juger)... mais de la a devoir apporter 50% ... il y a un gouffre
Vous etes anxieu, comptez 40% ... mais partez sur 30% car peut etre que le banquier va s'inquieté si il voit 50% d'apport... il se dira que vous ne croyez pas en votre projet.
Vous pouvez beneficier en ce moment d'un pret OSEO ( http://www.pce.oseo.fr/ ), c'est toujours 7000 de "gagné"
Pour la caution, c'est facile, vous faites appel (en fait vous demandez a votre banquier ...) a un organisem cautionneur. Moyennant un petit porcentage cet organisme se portera caution pour vous, il faudra bien evidement les convaince... organisme type SIAGI http://www.siagi.com/care-2.php (un parmis d'autres...)

2. contrainte reglementaire
il faudra avoir confirmation de M. Du Jaiflin, mais je ne me souviens pas qu'il faille un quelconque diplome pour ouvrir un restaurant (rapide ou non), a part le permis d'exploiter et celui pour la licence boissons, je ne vois pas de limitation reglementaire !
Merci, les gars du forum, de nous confirmer cela.

3.contrainte local
votre chiffre d'affaires (et donc vos revenus) depend de tellement de parametres que la reponse est tout bonnement impossible:
- quel est le flux pieton devant la boutique ?
- est ce une zone commerciale, bureaux, residences, scolaires ?
- votre offre
- vos produits
- amplitude d'ouverture
- communication
- et surtout votre enthousiasme et votre bonne humeur (le + important)

4. equipement
il vous faut:
- une chambre foide (positive et/ou negative)
- une table de preparation
- un eviers 2 bacs
- une vitrine refrigérée (ligne de vente)
- armoire refrigérée (vente boisson)
- un four (electrique ?)
- des timbres refrigérés
- une caisse
- tables/chaise
- petit materiel
- matos de securité (plan evacuation, extincteurs, bloc de secu, etc...)
- voila en gros

bonne continuation dans votre projet, tenez nous au courant, n'hesitez pas a poser vos questions. Je suis en train de monter un plan de financement pour l'ouverture d'un restaurant rapide....

Geezer
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MUF

mardi 24 novembre 2009

Merci...
Merci à Philippe et à Geezer pour vos réponses.

Concernant le local, je suis bien conscient que tout en dépend (3E+P, le grand classique), et qu'il est difficile sans juger des à côtés, achalandise, etc...
Ma question portait davantage sur la surface minimale requise (compte tenu qu'il y aura peu voire pas de tables, préférant un plus grand comptoir, les calculs brillamment mentionnés dans les blogs -0.5/0.6m² par place-s'appliquent difficilement ici.)

Quelle devrait être selon vous la répartition optimale labo + salle/comptoir (50/50, 30/70...), et la surface minimale (surface critique ?) en dessous de laquelle il paraît certain que ce projet ne sera pas viable (pour des raisons d'encombrement, de respect des normes, etc...)

Ceci, afin de me permettre éventuellement de me réorienter sur d'autres villes proposant des locaux moins chers (je pensais à Bordeaux en première intention, mais le grand Sud Ouest ne me rebutera pas, le cas échéant)...


Cordialement,

MUF
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Jean Gabriel DU JAIFLIN

mardi 24 novembre 2009

Beau projet en perspective
Bonsoir MUF

Mais comme le souligne fort justement Philippe le chemin va être ardu.

Mais aux hommes de bonne volonté rien d’impossible.
1- Contraintes financières : Effectivement, vous ne disposez que de très peu de moyens (gardez vos indemnités pour couvrir les faux frais et tenir le cap) Surtout même si vous faites simple la déco doit l’être avec goût le client y est très sensible (pas de bricolage avec des bouts de ficelle)
Ok pour le comptoir, mais si vous avez quelques tables c’est un plus indéniable. N’oubliez que dans ce cas il vous faudra rendre l’établissement accessible aux personnes handicapées principalement en ce qui concerne les sanitaires. Sinon ne proposez que de la Vente à emporter.
2-Contraintes réglementaires : Rien ne vous interdit, si vous êtes compétant, de réaliser vos pâtisseries vous-même.
Si vous avez les ressources financières suffisantes pas besoin de diplômes, mais une formation obligatoire si vous envisagez de servir des boissons alcoolisées. Le permis d’exploitation, pour ce faire vous devez vous adresser à un syndicat professionnel de votre région.
3-Contraintes local : Vous devez avoir autant de surface d’annexe (cuisine, vestiaires, sanitaires, réserves, que de salle (Si vous avez une salle à manger bien entendu). Sinon 2/3 1/3.
4-Contraintes d'équipement : Vous avez dans mon blog le minimum d’équipement pour un petit restaurant. Ensuite, c’est selon la place et le volume de couverts prévisionnel qui pourra vous guider. N’utilisez pas d’équipements ménager (trop fragile) surtout veillez à avoir des possibilités d’extraction et de ventilation des locaux suffisantes.

Je reste à votre disposition, mais comme le souligne fort justement Philippe lisez bien mon blog.

Jean Gabriel Du Jaiflin – Auteur
http://www.jgdjconseil.fr
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Jean Gabriel DU JAIFLIN

mardi 24 novembre 2009

Bravo à vous aussi Geezer.
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philippe

mardi 24 novembre 2009

flux de clients devant une boutique
Attention aux flux de clients devant une boutique :
Exemple, rue de Richelieu à Paris 1er 2 trottoirs noirs de monde entre 12 et 14h : c'est les 5000 employé (e)s du siège de la Banque de France qui vont à leur cantine situé 2 rues plus loin
= potentiel 0 !
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Jean-Philippe Barret

mardi 24 novembre 2009

Diplôme exigé
Il n'y a pas de diplôme exigé pour ouvrir un restaurant rapide.

la réglementation est la suivante :

Liste relative aux métiers entrant dans le champ des activités soumises à qualification professionnelle mentionnées au I de l’article 16 de la loi du 5 juillet 1996 :

- Préparation ou fabrication de produits frais de boulangerie, pâtisserie, boucherie, charcuterie et poissonnerie, préparation ou fabrication de glaces alimentaires artisanales : boulanger, pâtissier, boucher, charcutier, poissonnier et glacier.

ainsi que les métiers suivants :
- Entretien et réparation des véhicules et des machines : réparateur d’automobiles, carrossier...
- Construction, entretien et réparation des bâtiments : métiers de gros oeuvre...
- Mise en place, entretien et réparation des réseaux et des équipements utilisant les fluides ainsi que des matériels et équipements destinés à l’alimentation en gaz, au chauffage des immeubles et aux installations électriques : plombier, chauffagiste, électricien...
- Soins esthétiques à la personne autres que médicaux et paramédicaux et modelages esthétiques de confort sans finalité médicale : esthéticien.
- Réalisation de prothèses dentaires : prothésiste dentaire...

Bien cordialement.

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MUF

mardi 24 novembre 2009

Diplôme exigé
Merci pour ces informations.

A ceci près que fût-ce en 'rapide', je compte bien proposer des 'produits frais' de type boulangerie/pâtisserie, voire les glaces 'maison' (préparés intégralement, du début à la fin, de mes blanches mains et dans mon établissement).

Parce que si en plus de devoir seulement réchauffer/cuire des plats congelés déjà préparés (assez beurk, très souvent), vu les prix en Bio (+30%), si je ne les prépare moi même, je bouffe la grenouille question coûts de revient.


Ceci constituait le fondement de ma question, mais je n'étais peut être pas assez explicite. Car bien que 'globalement' il ne m'ait pas semblé nécessaire non plus de disposer d'un diplôme dans tout ce que j'ai lu, 'le diable est dans les détails'...
Vous serait-il possible de confirmer ?


Cordialement,

MUF
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Jean-Philippe Barret - Auteur

mercredi 25 novembre 2009

Confirmation : pas de diplôme pour ouvrir un restaurant
Vous n'allez pas vous installer en tant que boulanger pâtissier ou glacier, mais en tant que restaurateur.

Vous devrez par contre suivre la formation "Permis d'exploitation".

Bien cordialement.

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