Les Chinois de plus en plus présents dans le Bordelais : qu'en est-il exactement ?

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Pablo

mardi 19 juin 2012

Bonjour,
J'ai lu dernièrement dans la presse que les Chinois sont de plus en plus présents dans le Bordelais. Qu'en est-il exactement?

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Thalie

mardi 19 juin 2012

Sans parler du Qatar...
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Paul Brunet Auteur

mercredi 20 juin 2012

Bonjour Pablo,
Votre ami a raison. Le vin n'échappe pas à la montée en puissance de la Chine ( production et consommation). Présentement, la Chine se classe au 7ème rang des producteurs mondiaux et le nombre de consommateurs chinois est estimé à 100 millions!

Effectivement, les Chinois sont de plus en plus présents dans le Bordelais mais, présentement, d'après le CIVB (Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux), leurs achats ne concernent pas les grands crus classés. Néanmoins, à chaque acquisition les médias réagissent, surtout si le nom de domaine acquis peut rappeler un vin prestigieux, comme se fut le cas lors du rachat, en 2010, par un riche Chinois, du château Chenu Lafitte. La raison: la présence du mot "laffite" dans l'intitulé de cette propriété. D'aucuns craignent qu'en Chine il y ait confusion avec le premier cru classé de Pauillac. Mais il faut savoir que nombreux sont les crus du Bordelais dont le nom comportent "Laffite ou Laffitte", même chose pour "La Tour ou Latour". Dans le cas de Chenu Lafitte, Lafitte est écrit avec 2 t contrairement à Château Lafite (1er cru classé de Pauillac) qu'y n'en comporte qu'un. Mais la crainte peut paraître justifiée. En effet, sans aller jusqu'en Chine, combien de Français ne font pas la différence entre un "margaux" et un "château margaux " ? Un "montrachet " et un " puligny-montrachet" ? Avant d'avoir vu les prix bien évidemment...

D'autre part, si les Chinois investissent dans le Bordelais il faut savoir que les Français, y compris les Bordelais, investissent en Chine. Certains y construisent de véritables châteaux comme c'est le cas pour le Château Reifeng-Auzias (co-entreprise franco-chinoise) dans le Shandong, sur la côte est de la Chine (première récolte en 2007) . En mai 2011 Moët Hennessy, la branche des vins et spiritueux du groupe de luxe LVMH, a annoncé une première implantation viticole pour la production de vin pétillant de haut de gamme dans le nord-ouest de la Chine. Il ne s'agit que de quelques exemples.


Pour en revenir à votre interrogation, on estime qu'une trentaine de domaines bordelais ont été acquis par des Chinois. Il faut donc relativiser. En effet, selon le CIVB , la région compte 10 000 châteaux. Il n'y a donc pas péril en la demeure. Et surtout rien de nouveau sous le soleil bordelais, mais les acheteurs ne viennent plus des Etats-Unis comme ce fut le cas pour le château Haut-Brion acheté dès 1935 par la famille de Clarence Dillon, Ambassadeur des Etats-Unis à Paris et ministre des finances de son pays.

En résumé, ces acquisitions par des Chinois confirment leur intérêt pour les vins français en général et ceux de Bordeaux en particulier. Toujours selon le Comité interprofessionnel du Vin de Bordeaux la Chine est devenue, en 2009, le premier client pour des vins du Bordelais (hors Union Européenne) . Nous ne pouvons que nous en réjouir.
Cordialement

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