Début mai, la ville de Strasbourg
avait fait part de sa volonté de mieux contrôler les plateformes de
location saisonnière de type Airbnb. C'est chose faite. Lundi 27
juin, elle a adopté en conseil municipal une série de mesures pour
limiter la création de nouveaux meublés de tourisme. Elles visent
plus particulièrement les investisseurs qui proposent à la location
plus de deux appartements.
"À Strasbourg, un propriétaire
loue dix appartements sur Airbnb, tous dans le même immeuble. Ce
sont autant de logements qui sont retirés du marché locatif. Sans
compter que cette activité représente une concurrence illégale à
l'hôtellerie", souligne Syamak
Agha Babaei, le vice-président de l'Eurométropole en charge des
questions d'habitat.
Changement d'usage et mesures compensatoires
"Afin
de garantir un juste équilibre avec l'offre hôtelière, tout en
contenant la pression immobilière" au centre-ville de
Strasbourg, la municipalité a donc adopté un nouveau règlement
municipal de changement d'usage. Dans les communes de plus de 200 000
habitants, tout propriétaire qui décide de louer un appartement
meublé plus de 120 jours par an doit en effet effectuer une demande
d'autorisation de changement d'usage - l'activité de location étant considérée comme une activité commerciale.
Avec ce nouveau
règlement, cette autorisation ne sera délivrée que pour une durée
de neuf ans et pour deux appartements. Au-delà, les hébergeurs
devront s'acquitter de mesures compensatoires. "Si
je crée un troisième meublé de tourisme, il faudra que je propose
un quatrième logement d'habitation sur le même secteur et d'une
même surface", illustre le vice-président. Si ce meublé de
tourisme est situé dans le centre historique, sur la Grande Île et
la Neustadt, la surface du quatrième logement devra être 1,5 fois
supérieure à celle du meublé. Dans les prochaines semaines, des
contrôles pour s'assurer du bon respect de la réglementation seront
par ailleurs menés par des agents assermentés.