Pas de reprise estivale pour les palaces

Les hôtels 5 étoiles et les palaces qui avaient plutôt bien terminé l'année 2015 n'ont pas transformé l'essai en 2016. En effet, sur les six premiers mois, l'activité s'est fortement ralentie et les marges se sont dégradées.

Publié le 09 août 2016 à 11:58

"On a l'impression de revivre l'épisode de la guerre du Golfe en termes de résultat", s'exprime Jean-Paul Lafay, président du Club des dirigeants de l'hôtellerie internationale et de prestige à la lecture des résultats du premier semestre 2016. Car la situation n'est pas brillante : sur les six premiers mois de l'année, palaces et hôtels 5 étoiles les plus prestigieux de la capitale ont enregistré une baisse d'activité 16 à 18 points de taux d'occupation, entraînant une baisse du RevPAR de 21,5 % et une baisse de 25 % de chiffre d'affaires.


Une reprise stoppée net

Pour ceux qui avaient enregistré une légère progression de la fréquentation en mai et juin, l'attentat de Nice a donné un coup d'arrêt à la reprise. "En un jour, nous avons perdu 66 000 € de chiffre d'affaires uniquement en raison des départs précipités", explique François Delahaye, directeur du Plaza Athénée, à Paris.

Et le pire pourrait être à venir car les réservations ne reprennent pas. "Nous naviguons à vue pour août." Si certains comptaient sur la venue de riches Brésiliens, désireux d'éviter les Jeux olympiques à domicile, ils en sont pour leurs frais. "Nous n'avons à ce jour pas de clients russes depuis le début de l'année, ni nord-américains en raison de l'état d'urgence, ni brésiliens", déclare encore ce directeur de palace.


La restauration gastronomique tire son épingle du jeu

Les taux d'occupation se situent autour de 60 % (au lieu de 80 % traditionnellement !), mais la situation est totalement différente en restauration. Les restaurants fonctionnent bien, et pas seulement avec la clientèle française. Car pour le directeur de palace, le phénomène Airbnb concerne aussi les catégories de luxe et s'est même amplifié avec les attentats. "Les clients préfèrent louer un appartement de prestige où ils se sentent plus rassurés que dans un hôtel. En revanche, ils ne se privent pas d'aller au restaurant.

Pour autant, malgré ces résultats, pas question d'envisager de baisser les prix moyens ni même de supprimer des postes. "En faisant cela, nous aurions des répercussions sur la qualité du service que devons à nos clients. En revanche, cette perte de chiffre d'affaires va rogner nos marges, et aura pour conséquence de rallonger le retour sur investissement."


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Publié par Catherine AVIGNON



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