Pour Jean Marc Galabert, l'hôtellerie permet la créativité : "J'aime le secteur du bâtiment et voir se transformer les immeubles", dit-il. Avec sa décoratrice, Carole Picard, et son ami architecte Vincent Bastie, ils ont changé le visage de l'hôtellerie parisienne. "Nous avons commencé en 1986, avec un premier hôtel, passage Brady [Xe]. Il s'agissait de réunir deux immeubles tout en longueur." Un travail de titan. Puis vint la période Timhotel, des établissements revendus depuis. En 2010, il lance des hôtels design : le Standard (XIe), le BLC (XIe) encore le Color Hotel (XIIe). À chaque fois, nous avons décliné une idée", explique-t-il simplement.
Récemment, il ouvre deux hôtels sur un autre modèle : "Nous sommes passés de la thématique produit à celle, plus narrative, qui consiste à écrire des histoires dans les hôtels." Mais pour Jean-Marc Galabert, cette période est déjà dépassée. "Désormais, il faut créer une animation continue autour d'un concept." Cette idée lui servira de fil conducteur pour son prochain hôtel situé dans le quartier des Champs-Élysées.
Effets de mode
Aujourd'hui, bien que le modèle économique de l'hôtellerie parisienne ait changé, avec des financements plus difficiles à obtenir et la valeur des murs et des fonds de commerce qui s'envole, Jean-Marc Galabert continue d'ouvrir des hôtels, même s'il garde un oeil critique sur la destination. "Paris n'est pas la ville la plus dynamique au monde. Il y règne une forme d'inertie mélangée à une attitude dépressive latente. Il ne se dégage pas d'énergie positive", explique-t-il. Et pourtant, tour à tour, les quartiers évoluent et deviennent de nouveaux lieux de vie et de découverte. Pour Jean-Marc Galabert, dont le Standard Hotel fut l'un des premiers établissements design à ouvrir dans le quartier de la Bastille, ces effets de mode sont perceptibles et souvent dus à peu de choses : "Cela procède du phénomène boule de neige. Il suffit de l'installation d'une pépinière d'entreprises et c'est tout le quartier qui se transforme", affirme-t-il.
Sans tabou ni complexe, Jean-Marc Galabert, qui se définit comme "un homme d'affaires créatif", avoue son admiration pour les 'vrais' hôteliers parisiens. Sachant s'entourer, il multiplie les projets "car c'est un secteur que j'aime", confie-t-il. On attend donc avec impatience ses nouvelles créations, qui ne manqueront pas d'innover et de surprendre.
Publié par X. S.