“D’habitude nous hébergeons régulièrement les participants à des salons et des séminaires, mais cette année la plupart se sont tenus en virtuel. Je crains que cette évolution dure dans le temps”, explique Willy Sinoquet, directeur du B&B Hôtel à Moulins (Allier). Fortement impactée par la pandémie, l’activité hôtelière a toutefois trouvé une nouvelle clientèle, avec les employés mobilisés pour les travaux de la route Centre-Europe Atlantique (RCEA). De l’ouvrier à l’ingénieur, plus de 1 000 personnes travaillent depuis plusieurs mois sur ce chantier d’aménagement de 88 km entre Digoin et Sazeret. “25 à 30 % de nos chambres sont occupées. Les entreprises sont généralement des sous-traitants pour la RCEA.”
Cette nouvelle population compense un peu les pertes d’activités liées au Covid. “Notre clientèle est plutôt professionnelle : des employés de bureaux, des ouvriers, quelques particuliers, explique Willy Sinoquet. Nous n’avons cependant pas retrouvé notre taux d’occupation habituel. Tous les bureaux n’ont pas repris le travail.”
Revoir son organisation pour assurer la restauration
Parmi les établissements ouverts, Corinne Prieur, à la direction des hôtels ibis de la ville, confirme : “Je reçois surtout des cadres. Nous sommes dans une ville où la clientèle affaires génère beaucoup de nuitées. Les clients comme leurs sociétés nous sont fidèles.” Elle reconnaît cependant un meilleur taux de remplissage cet hiver, “ la plupart des autres hôtels [étant] fermés.”
Ces clients professionnels attendent des solutions de restauration à consommer en chambre ou à emporter. “Dès cette semaine nous proposons des plateaux repas sur le principe du repas affaires, livrés chaque jour par un traiteur local, explique Corinne Prieur. Nous avons démarché les clients réguliers et un sur deux a déjà pré-réservé.”
Une gamme de bocaux pour se restaurer va également s’élargir. “L’information sur la restauration est un service sur lequel comptent les clients, témoigne Willy Sinoquet. Nous les orientons vers les professionnels vers lesquels ils vont trouver des menus à emporter ou qui livrent à l’hôtel.” Ces nouvelles pratiques modifient la façon de travailler. “Nous profitons de la période pour rénover des chambres : elles ne sont pas équipées pour manger, c’est une réflexion que nous allons engager”, poursuit Willy Sinoquet.
Tant pour le petit-déjeuner que pour les repas en chambre, “c’est une organisation différente, analyse Corinne Prieur. Les petits déjeuners sont préparés en amont et finalisés le matin. Nous avons doublé les équipes du soir pour assurer la réception et gérer les plateaux repas.”
Publié par Sonia REYNE