Les retenues sur salaire

Un salarié qui casse de la vaisselle, un serveur qui a un trou de caisse, un cuisinier qui laisse bruler des plats…, ces faits ne peuvent donner lieu à une retenue sur le salaire.

Publié le 19 septembre 2023 à 11:51

Un salarié qui casse de la vaisselle, un serveur qui a un  trou de caisse, un cuisinier qui laisse bruler des plats…, ces faits ne peuvent donner lieu à une retenue sur le salaire.

Un employeur ne peut déduire une somme d'argent sur le bulletin de paie de ses salariés en raison d'une erreur dans l'exécution de leur travail, car cela constituerait une sanction pécuniaire, ce qui est interdit par l'article L.1331-2 du code du travail. Ce texte prohibe toutes les formes de retenue sur salaire en raison d'une faute ou d'une mauvaise exécution du travail par un salarié. Cet article étant d'ordre public, il est interdit de prévoir des dispositions contraires. Cela signifie qu'une clause dans le contrat de travail ou un accord entre le salarié et l'employeur ne peuvent pas déroger à ce principe, et n'ont par conséquent aucune valeur légale. En outre, cette pratique est illégale et passible d'une amende de 3 750 € (article L.1334-1 du code du travail).
L’employeur qui veut sanctionner le salarié, doit utiliser les sanctions disciplinaires qui peuvent aller de l’avertissement au licenciement.

Pas de retenue de salaire pour payer le loyer

Un employeur loue un appartement à un salarié qui est titulaire d’un bail. Peut-il prélever directement le loyer sur le bulletin de paie du salarié ?
L’article L3251-1 du code du travail précise que l'employeur ne peut opérer une retenue de salaire pour compenser des sommes qui lui seraient dues par un salarié pour fournitures diverses, quelle qu'en soit la nature. Cette notion de fournitures diverses n'a pas véritablement été précisée par la jurisprudence, cependant celle-ci s'est prononcée par rapport à la fourniture du logement. 

Si le logement fourni par l'employeur au salarié n'est pas l'accessoire du contrat de travail, il ne peut y avoir de compensation entre les sommes dues au titre de cette location et le salaire du travailleur (Cass.soc. 13 octobre 1998, n° 96-42373). Dans cette affaire, l'employeur avait retenu sur le salaire les loyers dus par le salarié en contrepartie de l'occupation d'un studio. La cour a condamné l'employeur à rembourser ces sommes.


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Publié par Pascale CARBILLET



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