De l’info, des métiers, des passions FÉVRIER 2025 N° 3842 Saké 20-21 Literie : la nouvelle donne hôtelière 18-19 Cinq pistes à suivre pour aménager et embellir sa terrasse Tout ce qu’il faut savoir avant de le mettre à sa carte 7 Sirha 2025 : les grands moments de l’édition 2025
De l ’info, des métiers, des passions N°3842 Ce numéro est composé de 32 pages. RÉDACTION redaction@lhotellerie-restauration.fr 5 rue Antoine Bourdelle 75737 Paris Cedex 15 lhotellerie-restauration.fr EMPLOI & ANNONCES 01 45 48 64 64 pa@lhotellerie-restauration.fr FABRICATION Éditeur SAS SEPT – Dépôt légal à parution ISSN : 2117-8917 Commission paritaire n°0925T79916 Directeur de la publication O. Milinaire Imprimeurs Roularta Printing – Meiboomlaan 33, B-8800 Roeselare Origine du papier : Allemagne Taux de fibres recyclées : 64% Eutrophisation : Ptot 0,008 kt/tonne PUBLICITÉ 01 45 48 55 85 pub@lhotellerie-restauration.fr Prix au n° : 3,33€ (mensuel) ABONNEMENT 01 45 48 45 00 abo@lhotellerie-restauration.fr L’Hotellerie Restauration • Février 2025 3 7 SIRHA LYON 2025 Retour sur les grands moments du salon 12 HÔTELLERIE À Biarritz, l’hôtellerie 3 étoiles monte en gamme 13 VOS QUESTIONS Quel est le niveau et l’échelon pour un responsable de salle ? 14 BOISSONS Saké : tout ce qu’il faut savoir avant de le mettre à sa carte 18 TERRASSES Cinq pistes pour aménager et embellir sa terrasse 20 MOBILIER Literie : la nouvelle donne hôtelière 21 AMÉNAGEMENT Le rôle clé des patères dans une chambre 22 PRODUITS & ÉQUIPEMENTS Notre sélection 24 JURIDIQUE Les no-shows sont soumis à la TVA 25 EMPLOIS & ANNONCES Offres d’emploi - Fonds de commerce - gérances - concessions 14 18 20 24 7 SOMMAIRE Retrouvez notre engagement pour la planète © Gettyimages © DR © DR © GRÉGORY DOUCET © DR ABONNEZ-VOUS POUR ACCÉDER À TOUS NOS SERVICES ! pour 3,33€ / moisseulement [interruption sur simple demande] Tous nos numéros par courrier et/ou au format numérique
ÉDITO 4 L’Hôtellerie Restauration • Février 2025 Un métier est dit en tension quand il y a beaucoup plus de postes vacants et de besoins en recrutement que de candidats et de professionnels compétents sur le marché de l’emploi. Un arrêté publié le 1er avril 2021 définit, par régions, la liste des métiers pour lesquels d’importantes difficultés de recrutement existent. Les métiers de l’hôtellerie-restauration n’y figurent pas, hormis pour l’emploi de maître d’hôtel dans trois régions. Pourtant, selon l’enquête “Besoins en main-d’œuvre 2023” de France travail, les serveurs de café et restaurant, ainsi que les aides, apprentis, employés polyvalents de cuisine et les cuisiniers font partie du Top 10 des métiers les plus recherchés par les employeurs. Sans parler des innombrables témoignages de professionnels qui sont contraints de réduire leurs services voire de fermer partiellement leurs établissements par manque de personnel, quand ils ne mettent pas tout bonnement la clé sous la porte faute de trouver des employés qualifiés. Fin janvier, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a envoyé aux préfets une circulaire pour durcir les conditions de régularisation des personnes sans-papiers. Elle invite aussi à favoriser la délivrance des titres de séjour aux travailleurs sans-papiers exerçant dans les métiers en tension, qui sont définis par un arrêté du 1er avril 2021. Pour les organisations professionnelles du secteur, le GHR et l’Umih, il est urgent d’actualiser la liste des métiers en tension et de faire reconnaître au niveau national ce statut aux métiers de l’hôtellerierestauration. Il en va de la survie de nombre d’entreprises du secteur. L’hôtellerie-restauration, un secteur plus que jamais en tension Pascale Carbillet Retrouvez l’intégralité des éditos de la rédaction lhotellerie-restauration.fr/actualite/theme/edito
LES TEMPS FORTS DU MOIS Salon 16e saison Le SETT 2025 change de nom et devient Salon européen des tendances touristiques Top Chef noue un partenariat avec le guide Michelin À Rennes, le restaurant Georgette inondé en trente minutes Les dénominations “steak de soja” et “saucisses végétales” sont à nouveau autorisées Tout s’est joué en une demiheure à peine. Samedi 25 janvier, aux environs de 15 heures, le restaurant-guinguette Georgette, situé aux étangs d’Apigné, à Rennes (Ille-et-Vilaine), a été submergé par les inondations. “Les clients et le personnel ont pu être évacués par une route praticable, on a juste eu le temps de fermer”, raconte Benjamin Chedeville, copropriétaire de l’établissement depuis huit mois. Le restaurant est en zone inondable, mais il n’y avait pas eu de montée des eaux aussi importante depuis près de quarante ans”, déplore le restaurateur, à la tête de six autres affaires en Ille-et-Vilaine. Le salon SETT conserve son acronyme historique mais adopte une nouvelle identité. Le Salon des équipements et techniques du tourisme fait place au Salon européen des tendances touristiques. Un changement de nom qui incarne sa nouvelle portée européenne, que l’on pourra constater du 4 au 6 novembre prochains au parc des expositions de Montpellier. Déjà fréquenté par plus de 10% de visiteurs internationaux, notamment des pays du sud de l’Europe (Espagne, Italie et Portugal), le salon entend s’ouvrir à de nouveaux marchés stratégiques comme l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Europe du Nord. Le SETT, à travers ses concours et l’exposition des innovations du secteur, entend se positionner comme le salon de référence des tendances touristiques et de l’hôtellerie de plein air. L’enjeu sera de taille cette année dans l’émission Top Chef, diffusée au printemps prochain sur M6. Les 14 candidats seront jugés par une pléiade de chefs, et aussi par des inspecteurs du guide Michelin. Avec la possibilité, pour le gagnant, de se voir accorder une étoile pour un restaurant éphémère qui ouvrira ses portes au public dès le lendemain de la diffusion de la finale sur M6. Pour Gwendal Poullennec, directeur du guide Michelin, il y avait une logique dans ce partenariat avec l’émission iconique de M6. “Nous nous retrouvons, en effet, sur des valeurs communes.” À savoir “l’excellence, la créativité, le rayonnement de la gastronomie et des savoir-faire français.” Parmi les autres temps forts de cette 16e saison de Top Chef : un hommage au chef Michel Guérard, une épreuve dans le restaurant Baccarat d’Alain Ducasse à Paris (XVIe), ou encore “24 heures dans un palace”, où les candidats devront assurer room service, déjeuner et dîner. Le Conseil d’État (CE) a annulé, mardi 28 janvier 2025, deux décrets interdisant de nommer les produits comportant des protéines végétales par des termes de boucherie, de charcuterie et de poissonnerie, tels que steak, jambon, saucisse… Conformément à la position prise par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) en octobre dernier, le CE vient confirmer que la France ne peut interdire l’utilisation de dénominations usuelles d’aliments d’origine animale pour commercialiser des aliments contenant des protéines végétales. Tourisme durable : 2 428 nouveaux établissements Clef verte Organisée à Lyon, le mardi 21 janvier, la cérémonie de remise des prix 2025 du label Clef verte, a officialisé la labellisation de 2428 nouveaux hébergements collectifs, soit une hausse de 45%. Un palmarès record qui confirme l’implication croissante des acteurs de la filière, le nombre d’établissements lauréats ayant triplé en trois ans. “Ils ont à cœur de répondre aux enjeux environnementaux en maîtrisant leurs émissions de gaz à effet de serre, les volumes d’eau consommés et les risques de pollution qui portent atteinte à la biodiversité”, se félicite Nathalie BelBaussant, directrice du pôle tourisme durable de Teragir, association qui porte le label en France. Au total, 8% des 28758 hébergements collectifs français recensés (hôtels, campings, résidences de tourisme, gîtes, chambres d’hôtes, villages vacances, auberges de jeunesse et restaurants) sont désormais certifiés. © GETTYIMAGES © DR © M6/PIERRE OLIVIER LES TEMPS FORTS DU MOIS L’Hôtellerie Restauration • Février 2025 5
L’Hôtellerie Restauration • Février 2025 LES TEMPS FORTS DU MOIS 6 2024 : Les défaillances d’entreprises au plus haut En 2024, les entreprises sont rattrapées par la crise du Covid-19. La fin du gel des procédures et le retournement de la conjoncture sont à l’origine de cette année noire. Selon le groupe Altares, les défaillances culminent en 2024 avec un record de 67830 procédures, dont 18709 au dernier trimestre. Le nombre d’emplois menacés dans le cadre des procédures collectives ouvertes en 2024 est estimé à 255737, d’après le cabinet Altares, dont 22338 au sein des CHR. Dans la restauration traditionnelle, les défaillances ont touché 3577 établissements sur l’année, soit une hausse de 6% par rapport à 2023. En restauration rapide, 3243 procédures ont été recensées en 2024 (+12%). Les chiffres se portent à 316 établissements concernés dans l’hôtellerie (+13%), et 1201 pour les débits de boissons (+5 %). Dans un entretien pour franceinfo, Thierry Millon, directeur d’étude chez Altares, estime que “nous devrions rester sur un niveau élevé de défaillances en 2025”. Décès de Jean-françois Sérazin © DR Nous avons appris le décès de Jean-François Sérazin, à l’âge de 76 ans. Hôtelierrestaurateur sur l’île d’Houat (Morbihan), il fut durant quinze ans président de l’Umih 56. Très attaché au caractère saisonnier de son activité, il a été pendant de nombreuses années délégué de la branche des saisonniers, et était toujours membre de ce bureau au niveau national. Il a marqué l’Umih par son engagement. On se souvient de sa silhouette durant les manifestations pour la TVA, de sa grève de la faim pour obtenir une plage d’ouverture plus grande pour les bars de son département. Sa carrure, sa moustache et sa gouaille légendaires resteront dans les mémoires. L’Hôtellerie Restauration présente ses plus sincères condoléances à sa famille et ses proches. Franz-Joseph Unterlechner remporte le prix ArsNova, cuisine d’auteur La 57e édition du prix Arsnova (ex-Le Taittinger) s’est déroulée le 4 février dans les locaux du Cordon Bleu, à Paris. C’est Franz-Joseph Unterlechner qui a remporté le trophée. Chef cuisinier au Schwarzreiter Tagesbar & Restaurant à Munich, il représentait l’Allemagne. Il est suivi de Raphaël Garel (restaurant Paul Bocuse à Collonges-au-Mont-d’Or), qui représentait la France, et Matthieu Maeder (sous-chef de cuisine au Valrose à Rougemont), pour la Suisse. Les candidats ont dû réaliser deux épreuves de 4 heures, la première avec une recette de leur choix, autour de la canette, pour 8 personnes et la deuxième, imposée, autour de l’huître Gillardeau, chaude ou froide. Le jury concentre un grand nombre de MOF et d’étoilés et est présidé depuis 2013 par Emmanuel Renaut, chef du Flocons de Sel, 3 étoiles Michelin. © ARNAUD CORPET Décès du chef Clément Bruno C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès du chef Clément Bruno. Ce restaurateur varois était réputé pour être “le maître de la truffe”, à Lorgues. Il était entré dans le monde de la gastronomie en reprenant La Campagne Mariette, qu’il avait transformée en table d’hôte, Chez Bruno, avant de se développer et de se voir décerner une étoile Michelin. Ses fils, Benjamin et Samuel Bruno, avaient pris le relais. L’Hôtellerie Restauration présente ses condoléances à sa famille et ses proches. Benjamin, Clément et Samuel Bruno, en 2014. Le salon Horesta, destiné aux professionnels de l’hôtellerie, de la restauration et des métiers de bouche et de l’alimentation, revient du 23 au 25 mars à la Halle d’Iraty de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques). Cette édition présente son lot de nouveautés : - des animations parmi lesquelles un concours mixologie et une course des serveuses et garçons de cafés ; - un salon agrandi avec davantage d’exposants ; - la présence d’un MOF boulanger, le 24 mars, qui réalisera des animations ; - une journée dédiée à la pâtisserie le 25 mars, avec notamment un concours de croquembouche… Tout au long des trois jours, un programme riche de conférences et de masterclass animera le salon. Experts et professionnels partageront leurs connaissances autour de thèmes variés. Horesta Biarritz, du 23 au 25 mars 15 au 17 mars FRANCHISE EXPO Paris 16 au 18 mars PROWEIN Düsseldorf (Allemagne) 19 et 20 mars FOOD HOTEL TECH Paris 23 au 25 mars HORESTA Biarritz 2 et 3 avril SNACK SHOW Paris > Légion d’honneur et ordre national duMérite > • Mathilde Béziau, directrice générale de l’hôtel Le Grand Mazarin Paris • Emmanuel Borla, directeur général de l’Isle de Leos MGallery • Jean-Alexandre Ouaratta, directeur exécutif du Castel Clara • Clément Courtemanche, Pimpan, hôtel Dame des Arts • Alexandre Cochet-Rousselet, La Table des Climats Retrouvez les professionnels de l’hôtellerie-restauration promus dans ces deux ordres sur notre site © MARIE TABACCHI
Sirha 2025 : les grands moments de l’édition 2025 LES TEMPS FORTS DU MOIS L’Hôtellerie Restauration • Février 2025 7 Avec près de 260000 professionnels réunis du 23 au 27 janvier, le Sirha Lyon a battu un record de fréquentation. Le salon a une nouvelle fois prouvé la vitalité du secteur du Food Service, et a su attirer tous les regards sur la gastronomie mondiale grâce à ses concours, aux tables rondes et masterclass, ainsi qu’aux innovations qui y étaient présentées. © Grégory Doucet Luc Dubanchet, directeur général de GL Events, directeur de la division food Sirha. Le Japon devance la France à la coupe du monde de la Pâtisserie La 19e édition de la coupe du monde de la Pâtisserie s’est conclue sur la victoire du Japon, samedi 25 janvier. La France et la Malaisie complètent le podium. Déjà tenante du titre, l’équipe nippone a réalisé le doublé grâce au savoir-faire et au talent de Masanaori Hata (candidat chocolat), Yuji Matoba (sucre) et Ryu Miyazaki (glace). Le Japon s’affirme ainsi comme l’un des pays majeurs de la pâtisserie mondiale. “Cette année encore, le concours apporte une magnifique démonstration du savoir-faire pâtissier et du dépassement de soi des candidats”, a constaté Pierre Hermé, président du concours. Aurélien Houenart, lauréat du trophée du Maître d’hôtel Samedi 25 janvier, l’espace métiers de bouche du Sirha a accueilli la finale de la 5e édition du trophée du Maître d’hôtel, seule compétition du genre réalisée en public. À l’issue des sélections, et face à cinq autres candidats, c’est Aurélien Houenard, chef de rang à La Réserve – Le Gabriel (3 étoiles), à Paris, qui a remporté l’épreuve, devançant Jérémy Fernandes (2e) et Margot Corvasier (3e). À noter que cette année, pour la première fois, un trophée Espoir & Transmission était réservé aux jeunes talents. Les lauréats, en compagnie de Luc Dubanchet (à gauche), président du Sirha, André Terrail, président d’honneur de cette édition du concours, et Denis Férault (à droite), créateur du trophée du Maître d’hôtel. Les lauréats de la scène café La scène Coffee Show du Sirha Lyon a accueilli trois championnats de France le 26 janvier : Coffee in Good Spirits, Baristas, et Latte Art. 26 candidats ont tenté leur chance lors de ces compétitions. Pierre de Chantérac a remporté le championnat de France Coffee in Good Spirits, Kévin David, celui des baristas, et Inger Wieringa, s’est arrogé le titre de championne de France de Latte Art. Inger Wieringa, championne de France de Latte Art. © Hugo Tordjman/Sirha Paul Marcon remporte le Bocuse d’or 2025 En clôture du Sirha, lundi 27 janvier, Paul Marcon a été sacré Bocuse d’or 2025, 30 ans après son père, Régis. Le Français a devancé le Danois Sebastian Holberg Svendsgaard et le Suédois Gustav Leonhardt. Une très belle victoire pour l’équipe de France 2025, composée de Paul Marcon, du coach Christophe Quantin et de Camille Pigot, qui avait obtenu le prix du meilleur commis quelques minutes plus tôt. “On m’avait dit qu’on ne comprenait vraiment ce concours que lorsqu’on y était…maintenant j’ai compris !”, a lâché le chef à l’issue des 5h30 d’épreuves. Remerciant famille, équipe de France et supporters il n’a pas manqué de saluer la mémoire de Serge Vieira, ancien président de la team France Bocuse d’or, disparu en 2023. © Nicolas Reynaud La France remporte la coupe du monde des Traiteurs L’équipe de France – composée de Julien Guénée et Louis Tocheport, et coachée par le MOF Jérôme Le Minier – est montée sur la première marche du podium de l’International Catering Cup 2025, qui s’est tenue du 21 au 23 janvier. L’Italie s’octroie la deuxième place, suivie par le Japon. Douze équipes se sont affrontées devant un jury composé de MOF, de chefs étoilés et d’anciens champions. © CNCT © DR ©White mirror
8 L’Hôtellerie Restauration • Février 2025 ACTURESTAURATION Denny Imbroisi rachète le restaurant Ischia à Cyril Lignac Le chef Cyril Lignac a annoncé avoir vendu son restaurant situé dans le XVe arrondissement de Paris, ex-Le Quinzième, étoilé de 2007 à 2021, puis transformé en table italienne baptisée Ischia. Sur les réseaux sociaux, Cyril Lignac a déclaré être “fier de transmettre les clés de cette adresse qui [lui] a tant porté chance au chef italien Denny Imbroisi”. Le chef transalpin (Ida, Epoca, Malro et Quindici à Paris), qui s’est fait connaître en France grâce à l’émission Top Chef, devrait conserver une carte italienne. VENTE À Lyon, Le Bistrot du potager devient Roliko À Lyon, dans le quartier de Gerland, Le Bistrot du potager est devenu le Roliko. Le chef Floriant Rémont a en effet racheté les parts de ses associés pour créer un lieu où avec son épouse Amélie Fantgauthier et leur équipe, dont le chef Nicolas Pascaud, il propose une cuisine mêlant ses origines basques et les spécialités locales. “On a réfléchi à mettre des tarifs au plus juste en jouant sur les volumes. Il fallait un restaurant dans l’air du temps, où le porte-monnaie des clients est respecté”, explique Floriant Rémont, qui a par ailleurs retravaillé la carte des vins, affirmant sa volonté de soigner chaque détail de l’expérience. À la carte, on trouve toujours les incontournables poêlée de poulpe de roche, chorizo frais et piquillos, et le confit de canard, hommage à sa grand-mère. “On passe entre 50 et 60 kg de cuisses de canard par semaine. Ce plat, accompagné de frites maison et d’un condiment aillé, est devenu l’un des piliers de notre carte.” TRANSFORMATION © Alexandra Battut - Agence Camille Carlier L’opération Printemps engagé, initiée en 2019 par le magazine France Snacking et soutenue par la société Heoh, le salon Snack Show, le Leaders club France, le Snarr et la FEB, revient cette année. Son objectif ? Mobiliser les acteurs du foodservice et leurs clients en faveur de l’association Restaurants sans frontières, afin de promouvoir la construction de cuisines et cantines scolaires dans des régions défavorisées. En 2024, près de 50000€ ont ainsi été récoltés auprès de 25 enseignes (Quick, Columbus Café, O’Tacos, La Brigade…). Les professionnels du foodservice ont jusqu’à fin mars pour faire un don entièrement reversé à l’association, ou proposer aux clients d’arrondir leur addition à l’euro supérieur, la différence étant reversée à Restaurants sans frontières. Plus d’informations : printempsengage@snacking.fr Le Printemps engagé semobilise pour Restaurants sans frontières © RestaurantsSansFrontières © EPOCA The Fork renforce son offre de services OUTILS À l’occasion du Sirha, la plateforme a annoncé une nouvelle logique de déploiement avec un lancement saisonnier d’innovations dédié à The Fork manager. De nouvelles fonctionnalités ont été développées pour améliorer la visibilité du restaurateur, comme le partage des avis clients sur les réseaux sociaux avec des posts ‘ready to use’ ou l’intégration d’Instagram depuis TheFork Manager, mais aussi un plan de salle interactif permettant une gestion optimisée des tables et des réservations avec une visualisation digitale et interactive, en temps réel, des notifications instantanées, un outil de détection de no-show, etc. Par ailleurs, depuis le 1er octobre 2024, TheFork a mis en place une mesure décisive pour lutter contre le fléau du no-show en France : la désactivation des comptes utilisateurs ayant enregistré plus de 4 no-shows en 12 mois. Les premiers résultats de cette mesure sont prometteurs selon Damien Rodière, directeur général The Fork Europe de l’Ouest. De gauche à droite : Nicolas Pascaud, Floriant Rémont et Amélie Fantgauthier. SOLIDARITÉ
Sunday lance Sunday Tips La solution de paiement lancée en 2021 par les fondateurs de Big Mamma développe la partie pourboire de son application en intégrant désormais une intelligence artificielle – pour augmenter les montants versés – et une solution de répartition entre les équipes. En adaptant le montant suggéré au profil du client, l’IA “fait tripler les pourboires”, assure Kévin Meert, le responsable du développement de l’appli Sunday. APPLICATION OUVERTURE © Émilie Guelpa Amandine Chaignot installe sa table gastronomique dans le Perche À Réveillon (Orne), la cheffe Amandine Chaignot a ouvert Sauge, auberge percheronne. “Après toutes ces années dans le bouillonnement de Paris, j’ai envie de quelque chose de plus intime, comme une respiration ancrée dans les collines du Perche”, confie-t-elle. La cheffe conserve néanmoins ses activités parisiennes (Pouliche, Café de Luce, Rosy et Maria et Népita). Les 200 m² du lieu permettent d’y accueillir un double projet : un bistrot et une table gastronomique. La rénovation s’est faite avec l’aide de l’architecte Camille Chaignot, son propre frère. Menu unique à 45 € (hors boissons) pour le déjeuner et 75 € (hors boissons) pour le dîner. Au bistrot, menu à 25 € pour le déjeuner et 45 € pour le dîner (hors boissons). L’Hôtellerie Restauration • Février 2025 9 Retrouvez Amandine Chaignot en podcast
10 L’Hôtellerie Restauration • Février 2025 ACTUHÔTELLERIE Implanter une adresse haut de gamme dans une ancienne friche industrielle en pleine métamorphose : c’est le pari d’Edouard Denis, son propriétaire, et du groupe En Suite, spécialiste de gestion hôtelière, qui ont ouvert début janvier l’Hôtel 56, à Bordeaux. Situé quai de Paludate, le long de la Garonne, l’hôtel compte 89 chambres et un restaurant en rooftop, le Rivamour, dirigé par le chef Gilles Clavé avec 80 couverts dont 30 en extérieur. Le bar met en avant les vins du Bordelais, ainsi qu’une offre de cocktails élaborée par le chef barman Michel Bayle. Hôtel 56, nouveau 4 étoiles sur les quais de Bordeaux OUVERTURE Avec un volume de transactions estimé à 2,5 milliards en France, le marché hôtelier français “poursuit son dynamisme, entre résilience et agilité”, estime Christie & Co dans son bilan de l’année 2024. Les grandes opérations enregistrées à Paris (pour environ 1 milliard d’euros) ont largement soutenu le marché. “En 2025, nous anticipons un retour des investisseurs institutionnels et des opportunités de développement, grâce à une stabilisation progressive de la demande et à des projets innovants”, estime Guillaume Garcin, directeur général de Christie & Co en France. La solidité du marché domestique couplée à la croissance des recettes internationales, qui ont atteint 71 milliards d’euros (+12% par rapport à 2023) et de la fréquentation permettent d’espérer de bonnes perspectives pour l’année à venir, estiment le ministère chargé du Tourisme, Atout France et ADN Tourisme. Une prévision renforcée par la forte activité enregistrée pendant les vacances de fin d’année et le bon niveau des réservations pour les deux premiers mois de 2025. Toutefois, les chiffres montrent que l’augmentation des nuitées bénéficie majoritairement aux locations saisonnières, et non à l’hébergement traditionnel. Une année touristique 2024 record, qui bénéficie peu à l’hôtellerie Investissement en hôtellerie : de bonnes perspectives pour 2025 CONJONCTURE Les groupes Huttopia et Elegancia signent un rapprochement stratégique prend une participation de 34% au capital d’Elegancia, créateur et gestionnaire, depuis vingt ans, d’“hôtels à vivre”, à l’identité affirmée et principalement urbains. Ce rapprochement a pour but de renforcer leurs savoirfaire respectifs et d’accélérer leur développement en région. Premier acte de cet accord, Huttopia – qui exploite aujourd’hui plus de 140 campings dans huit pays – confie à Elegancia la gestion de son pôle de caféhôtels Hoscar, qui compte actuellement quatre adresses en France et au Québec. Spécialiste français du camping haut de gamme en pleine nature, le groupe Huttopia SYNERGIES © DR © Ludovic Balay © DR BILAN © DR L’Experimental Chalet Val d’Isère, entre luxe et lifestyle Connu pour ses bars à cocktails, l’Experimental Group poursuit son développement dans la restauration et l’hôtellerie, et s’installe pour la première fois dans les Alpes françaises avec l’Experimental Chalet Val d’Isère. Ancien Aigle des neiges repris mi-2023, l’établissement a été entièrement transformé par Dorothée Meilichzon. La designer s’est inspirée de la forêt et du ski pour réinterpréter l’esprit montagnard dans les 113 chambres haut de gamme, les deux restaurants – L’Aigle d’or et l’Aiglon – et le bar, sixième Experimental Cocktail Club ouvert par le groupe. OUVERTURE © Mr. Tripper
Le remplissage des produits cosmétiques en chambre : une fausse bonne idée Les pratiques liées aux produits de soin en chambre évoluent dans l’hôtellerie, conscience environnementale et réglementation* obligent. Les hôtels remplacent les petits flacons à usage unique par des distributeurs de grande capacité rechargeables via des systèmes de poche, à l’instar de l’ECOFILL, nouveau produit phare de GROUPE GM, leader français des produits d’accueil. D’autres établissements privilégient le reremplissage des flacons usagés. Une pratique contraire aux règles d’hygiène et de bon sens. François Marchand, président de GROUPE GM France, alerte sur le sujet : “Le remplissage est une fausse bonne idée, ce n’est ni économique, ni développement durable”, estime-t-il. Une prise de risque en matière de traçabilité et d’hygiène Avec le re-remplissage, les règles de traçabilité, pourtant essentielles, sont souvent négligées. Pour respecter les règles françaises et européennes, les distributeurs devraient être vidés, nettoyés et aseptisés entre chaque remplissage, une procédure difficilement réalisable en dehors d’un environnement industriel. Sans ces étapes, la traçabilité n’est pas garantie, et les risques sanitaires augmentent. Chaque remplissage nécessite l’apposition d’un numéro de lot et la tenue d’un registre cosmétique à jour. À défaut, les hôteliers engagent leur responsabilité, car la réglementation européenne (n° 1223/2009) exige une traçabilité complète tout au long du cycle de vie des produits. Des contraintes ergonomiques et économiques Les bidons de recharge, souvent de 5 litres, posent des problèmes pratiques. Leur poids constitue une contrainte pour les équipes techniques. Cette méthode alourdit aussi la charge de travail : manipuler et remplir les flacons, nettoyer les éclaboussures... prennent du temps et coûtent donc de l’argent. Une fausse démarche écologique Contrairement aux idées reçues, le re-remplissage n’est pas plus durable. “Les bidons de 5 litres utilisent plus de plastique que des poches de recharge, optimisées pour réduire leur impact environnemental”, explique François Marchand. Cette pratique est incompatible avec une politique RSE ambitieuse. L’alternative : les distributeurs rechargeables avec poches scellées Les distributeurs équipés de poches scellées représentent une solution pratique et hygiénique. Ces poches sont : - préremplies en usine et identifiées par des numéros de lot, garantissant la conformité aux normes cosmétiques de traçabilité ; - faciles à insérer dans les distributeurs, sans nettoyage intermédiaire du flacon ; - conçues pour limiter les déchets plastiques par rapport aux bidons : à volume équivalent, les poches représentent 2,3 fois moins de plastique qu’un bidon de 5 litres. * La Commission Environnement de l’Union Européenne a validé un texte interdisant aux hôteliers de fournir des produits cosmétiques et hygiéniques avec un emballage plastique unique inférieur à 100 ml ou 100 g. L’interdiction pourrait entrer en vigueur avant 2027 ou au plus tard en 2030. Contenu proposé par
Avec 26 établissements classés 3 étoiles sur un total de 53, l’offre hôtelière de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) se compose pour près de la moitié d’hôtels dans cette catégorie. Ouverts à l’année, souvent proches des plages, ils intéressent une clientèle à la recherche d’un bon compromis qualité-prix, allant du golfeur ou surfeur à la À Biarritz, l’hôtellerie 3 étoiles monte en gamme Dans cette station balnéaire réputée de la côte basque, l’hôtellerie milieu de gamme connaît un renouveau. Les clients sont ici en quête d’une expérience dans des établissements non standardisés. L’Hôtellerie Restauration • Février 2025 HÔTELLERIE 12 famille en passant par le congressiste. Sur le créneau de l’hôtellerie 3 étoiles, constituée d’établissements de petite taille, l’offre s’est renouvelée ces trois dernières années avec des changements de propriétaires et de belles rénovations. “On constate une montée en gamme de la ville de Biarritz, qui véhicule un art de vivre et accueille une clientèle spécifique. Pour se distinguer, il est important de proposer des établissements non standardisés et des services au plus proche de ceux d’une catégorie 4 étoiles”, analyse Marc Plisson, directeur des opérations du pôle hôtelier Akena. Le groupe a racheté fin 2023 un hôtel de 44 chambres, inauguré après travaux au printemps 2024. “La clientèle souhaite vivre une expérience client. Cela demande de beaucoup transformer les établissements”, souligne Jean-Pierre Istre, président de l’Umih Pays basque. Propriétaire de deux hôtels en cœur de ville, il a entièrement redécoré le Cit’Hôtel Marbella en 2022. L’hôtel a aménagé un espace de télétravail et une boutique d’objets artisanaux directement ouverte sur la rue. Des établissements non standardisés Parking sécurisé payant, location de vélos électriques, box pour stocker les planches de surf…les hôtels multiplient les services. Ils ont aussi leur particularité : une offre de duplex à l’hôtel Akena, des dortoirs au Palmito (rénové en 2022) ainsi qu’un restaurant version foodcourt et un coffee-shop, une offre de soiréeétape au Relais Urban Style… Coté décoration, les dernières rénovations se sont orientées sur un esthétisme vintage et chaleureux, privilégiant les matériaux naturels et les teintes douces. “La ville compte de beaux établissements, la barre est haute et il faut réussir à se tenir à niveau. Cela provoque une bonne émulation”, note Bérangère Delorme, qui a acheté avec son mari en 2022 cet hôtel de 14 chambres, rénové en 2023. Ils ont opté pour une décoration lumineuse, des fresques murales et des sculptures. “À Biarritz, la clientèle est intéressée par le surf, la moto... Notre hôtel a été pensé dans un esprit lifestyle, avec des moquettes et des plafonds tatoués de dessins, du mobilier chiné. Dans la boutique, nous proposons des sweats et tee-shirts créés avec la marque Biarritz Forever. Ce type de produits se vend bien ici”, constate Marc Plisson. L’hôtel Akena a également initié un partenariat avec le festival de surf et moto Wheels and Waves. L’espace boutique de l’hôtel Akena, pensé dans un esprit lifestyle © Alfred Hôtels Des biens rares à prix (très) élevés Dans une ville convoitée recensant peu d’affaires à vendre, les biens partent à des prix très élevés. In fine, le prix des chambres augmente également, avec des tarifs pouvant doubler – voire plus – selon la saison. Une chambre à 80 € en basse saison peut être tarifée 200 € au mois d’août. Le prix à payer pour des vacances au cœur de Biarritz. © DR
“Quel est le niveau et l’échelon pour un chef de salle ?” Selon l’avenant n° 30 du 31 mai 2022 relatif à la grille de classification, un responsable de salle doit avoir au minimum le statut agent de maîtrise et par conséquent être classé à l’échelon 1 du niveau IV. Ce qui donne un taux horaire brut de 14,40€, conformément à la grille de salaires prévue par l’avenant n° 33 du 19 juin 2024 qui entre en vigueur au 1er décembre 2024. JURIDIQUE “Une apprentie me demande une dispense d’adhésion à la mutuelle alors qu’elle est présente depuis plus d’un an, car elle s’est aperçue qu’elle bénéficiait de la CSS. Elle me demande le remboursement des cotisations versées depuis le début de l’année arguant de fait que HCR bien-être devrait me rembourser, ce dont je doute. Peut-il y avoir légalement effet rétroactif de l’adhésion ?” La dispense d’adhésion à la mutuelle se fait à la date de la demande de dispense avec la production du justificatif. Il n’y a pas d’effet rétroactif. Votre apprentie titulaire de la complémentaire santé solidaire (CSS), peut être dispensée de la mutuelle d’entreprise jusqu’à la date d’échéance de la CSS. Lors de la prochaine DSN, n’oubliez pas de déclarer cette salariée comme étant dispensée de la mutuelle. Demande de dispense d’adhésion à la mutuelle Quel classement pour un responsable de salle © Gettyimages VOS QUESTIONS L’Hôtellerie Restauration • Février 2025 13 JURIDIQUE
tout ce qu’il faut savoir avant de le mettre à sa carte Saké : L’engouement pour la gastronomie japonaise en France n’est plus à démontrer. Néanmoins, la partie boisson est souvent négligée par les chefs qui s’en inspirent. Thé, whisky, gin ou encore saké sont autant de propositions qui peuvent différencier votre offre. Le saké, en particulier, est à la fois le plus connu et le plus sous-estimés des alcools japonais. L’Hôtellerie Restauration • Février 2025 BOISSON 14 © DR Le saké, boisson phare de la gastronomie japonaise.
Le saké est l’alcool japonais qui s’est le mieux imposé en France. “Par rapport au vin, le saké a une flexibilité supérieure, il y a une variété énorme. Le saké n’est plus lié uniquement à la gastronomie japonaise”, estime Leopoldo Puzielli, diplômé de l’école hôtelière de Lausanne qui s’est installé au Japon où il travaille pour la marque de saké Dassai. Voici quelques pistes à considérer avant de mettre cette boisson à sa carte. Quelle est la demande? • Avez-vous observé une demande ou un intérêt croissant pour le saké parmi vos clients actuels? • Existe-t-il une communauté locale qui apprécie le saké et pourrait devenir une clientèle régulière? Quel saké proposer? Les ingrédients du saké sont l’eau, le riz et le koji (un champignon accélérant la fermentation du riz). • Il existe une multitude de sakés, titrant en général entre 11 et 20° d’alcool, avec des méthodes de fermentation et de conservation différente (sous la neige, en mer…), et des durées de vieillissement plus ou moins longues (entre un an et cinquante ans pour les koshu, qui ont une richesse organoleptique se rapprochant d’un sauternes). Il faut donc réfléchir aux variétés qui correspondraient le mieux à la cuisine de votre restaurant. • Voulez-vous proposer une sélection diversifiée ou vous concentrer sur un type particulier de saké? © DR Contrairement au vin, le saké existe souvent en petits flacons, utiles pour tester un produit ou limiter les pertes.
Comment le servir On peut boire le saké comme le vin, même si, techniquement, il se rapproche plus d’une bière dans son processus de fabrication. On peut le servir dans un verre à vin. Au Japon il n’y a pas de règle spécifique par rapport à la quantité, ce qui permet, par exemple, d’en servir peu mais de deux types différents sur un même plat. Il faut tenter ses propres accords avec le saké et expliquer ses choix. Ainsi, dans un grand établissement, le restaurateur proposait au client de boire quatre sakés différents en fonction de l’avancement de son assiette, au prix d’un grand verre de vin, car les dosages étaient réduits. Les accords mets-saké Cette boisson fermentée est particulièrement appréciée des sommeliers, car elle se marie avec des ingrédients dont le vin n’est pas l’allié idéal. “C’est le cas des œufs, des épinards, des asperges, de l’artichaut et du chocolat”, prend pour exemples Leopoldo Puzielli. En effet, grâce à sa faible acidité, le saké s’accorde parfaitement avec des produits iodés, les asperges, les plats épicés, les fromages et les produits laitiers. Le plus simple pour marier le saké, c’est le fromage, notamment ceux à pâte dure. Pour les fêtes, le saké fonctionne aussi très bien avec les huîtres et le caviar ou encore le chocolat. À quelle température servir du saké? Les sakés peuvent se consommer à différentes températures (de 5 à 50°C). La température a un rôle important. En hiver, au Japon, les sakés traditionnels seront servis chauds. Chez Dassai les sakés sont très aromatiques, ils se boivent normalement entre 8 et 12°C. Bon à savoir Il n’y a presque jamais de sulfites ni d’additifs dans les sakés des milieu et haut de gamme. Une fois qu’une bouteille de saké a été ouverte, son contenu peut évoluer vite, donc il faut le servir dans les 2 ou 3 jours, comme le vin. Il ne faut pas hésiter à prendre des petits formats, pour réduire les pertes. Contrairement aux vins, le prix est proportionnel à la contenance. Quels producteurs ou marques de saké choisir? Les classifications du saké se réfèrent essentiellement au polissage du riz, qui lui donnent un profil. Plus on réduit la masse du riz, plus les parfums seront importants. Et moins on polit les grains, plus la boisson sera structurée et donc moins aromatique. Donc au sein d’une même catégorie, on obtient des sakés différents. La différence principale par rapport au vin réside dans le fait que chaque saké développe sa personnalité par l’interaction des choix techniques de production et l’esprit créatif du producteur, sans forcément être lié à une identité territoriale ou à une appellation. Quel coût ? On peut boire du saké à tous les prix. Cependant, il s’agit d’un produit d’importation, donc son coût sera forcément plus élevé qu’au Japon (plus ou moins le double). En France, on peut trouver des bonnes bouteilles autour de 30 ou 40€. Plusieurs facteurs vont influer sur le coût notamment la qualité, la provenance, la marque, la variété et la contenance de la bouteille. Lorsque vous choisissez les bouteilles à ajouter à votre carte, prenez en compte votre clientèle cible, votre budget et l’expérience globale que vous souhaitez offrir à vos clients. L’avantage du saké, c’est que contrairement au vin, il existe des petits flacons, dès 180 ml, ce qui permet de tester les produits. L’Hôtellerie Restauration • Février 2025 BOISSON 16 Où se fournir ? De plus en plus de distributeurs proposent du saké. La Maison du saké, à Paris, peut vous conseiller. Il y a également un salon du saké tous les ans, à Paris (en octobre). Galeries K ou encore Wewantsake permettent de commander depuis le Japon, même pour une seule bouteille. N’ayez pas peur de vous fournir auprès de grosses maisons, car elles peuvent travailler de manière tout à fait artisanale. Tout dépend de l’attention aux détails qui est apportée : brassage manuel en petite vasques et approche millimétrée des conditions de fermentation sont des investissements qui vont jouer sur la qualité finale du breuvage. Dassai, par exemple, produit des volumes importants à l’année, mais en brassant tout à la main. La demande globale dépasse la production actuelle, mais la maison souhaite conserver son savoir-faire traditionnel. Beaucoup de maisons de saké ont conservé des méthodes de fabrication artisanales. Leopoldo Puzielli, expert en saké pour la maison Dassai. Le saké est un alcool issu de la fermentation du riz avec du koji, un champignon servant de levure. © DR © DR © DR
Cinq pistes à suivre pour aménager et embellir sa terrasse Suspensions lumineuses, assises foncées, tables en bois okoumé et sol sablé pour cette terrasse ouverte sur la nature, que l’on doit au Studio Briand & Berthereau. 3. Le mobilier : privilégier l’usage Joran Briand pointe l’importance de pouvoir facilement circuler ente les tables, pour les clients comme les serveurs. Il préconise donc d’allier simplicité à efficacité, par exemple en s’équipant d’une desserte pour limiter les retours en cuisine. Quant à Michael Malapert, il distingue la terrasse parisienne de celle de bord de mer : “La première doit être rentrée chaque soir, d’où la pertinence d’un mobilier à la fois durable, solide, léger et empilable.” Il cite volontiers les chaises en rotin tressé des maisons Louis Drucker ou Gatti, “car ce sont des assises résistantes, personnalisables et des marqueurs forts d’une terrasse où l’on va pouvoir s’installer pour boire et/ou manger”. Autre marque qui a fait de la durabilité, son fer de lance,Fermob, qui crée du mobilier et des luminaires pensés pour l’extérieur. Face à la mer, Michael Malapert suggère de grands canapés plutôt que des chaises, “car, le soir, pas besoin de les ranger, il suffit de les protéger”. Enfin, que l’on soit en ville ou ailleurs, l’architecte d’intérieur invite à atténuer tout effet de frontière entre extérieur et intérieur, “afin de créer une continuité des espaces”. “Une terrasse, dit-il, c’est la signature extérieure du restaurant intérieur.” 1. Le contexte : s’adapter à l’environnement Aménager une terrasse en ville ou en bord de mer relève de deux exercices différents. “En ville, il s’agit de proposer un maximum de places assises, au soleil de préférence, tout en prenant en compte la facilité du service et le passage des piétons”, explique Joran Briand, designer et architecte d’intérieur au sein du Studio Briand & Berthereau. Alors que dans une station balnéaire, en plus de la vue panoramique à privilégier, “il faut tenir compte de toutes les contraintes d’un bord de mer”, souligne Michael Malapert, à la tête de l’agence d’architecture intérieure Maison Malapert. À savoir : “Le vent, les embruns, le sel, mais aussi le soleil et la lune qui décolorent les tissus”, poursuit-il. Conséquence : à chaque environnement ses spécificités, à lister avant de choisir les bons matériaux. 2. Les matériaux : miser sur le durable En extérieur, place au résistant et au durable. Pas question de tout changer à l’issue d’une saison pluvieuse, d’une période de grand froid ou d’une canicule. Joran Briand préconise de miser sur l’inox ou l’aluminium, côté métaux. En bord de mer, l’architecte d’intérieur suggère aussi les bois tropicaux, associés à un antidérapant s’ils sont utilisés pour le sol. Il évoque également la pierre pour un plan de travail. Quant aux tissus et mousses textiles soumis au soleil, au vent, au sel..., Joran Briand s’inspire de la sellerie nautique : “Les problématiques liées à la météo d’une terrasse face à la mer sont les mêmes que sur le pont d’un bateau”. Pour anticiper le retour des beaux jours, c’est le moment de soigner sa terrasse. Comment l’améliorer côté confort, l’embellir, la rendre plus attractive pour le client et plus facile en termes de circulation pour le serveur ? Réponses de deux experts. L’Hotellerie Restauration • Février 2025 TERRASSES 18 © DR © DR L’architecte d’intérieur Michael Malapert a pensé une toiture de verdure en amorce de la terrasse du restaurant Delaville, à Paris.
4. Les tonalités : oser la subtilité “Le choix des couleurs pour une terrasse dépend du concept et de l’architecture du lieu”, note Michael Malapert. L’architecte d’intérieur ajoute : “Une terrasse, première connexion du client avec l’univers d’un établissement, doit donner envie d’entrer, de s’installer… Et cela se joue parfois sur des codes très subtils, comme des coussins posés sur les assises, la qualité d’un éclairage ou encore la présence d’un store blanc, qui témoigne d’un parti pris déco plutôt qualitatif, car le blanc n’est jamais simple à entretenir.” Leurs astuces en plus • Joran Briand mise sur “l’apport du végétal en terrasse, pour créer une poche d’intimité entre certaines tables”. • Michael Malapert rappelle quant à lui qu’“une terrasse fermée peut être chauffée”. D’où une tendance à vouloir cloisonner un extérieur situé en ville, à la montagne ou encore constamment à l’ombre…Quant à la touche de végétal, Michael Malapert y est favorable. Pour la terrasse du Delaville, à Paris (Xe), il a positionné une multitude de plantes en hauteur, telle une toiture de verdure. © DR Pour cette terrasse bretonne, face à l’océan et qui épouse les contours du restaurant, le designer et architecte d’intérieur Joran Briand a imaginé une toile, “comme une voile”, pour protéger du soleil et du vent. © DR Terrasse avec vue panoramique, lumières tamisées et canapés ultra confortables à l’hôtel Renaissance de Bordeaux. Une réalisation menée par l’agence d’architecture intérieure Maison Malapert. 5. Les éclairages : créer une ambiance “Pour éclairer une terrasse, il faut trouver le juste équilibre”, explique Joran Briand. Selon l’architecte d’intérieur, “il faut éclairer vers le bas, sans pour autant gêner les passants”. Pour créer un esprit guinguette, il propose des guirlandes lumineuses. Pour un éclairage plus classique, il prône des appliques en façade. Quant à Michael Malapert, il suggère des lampions pour une ambiance tamisée, des lampes de table, des éclairages accrochés au bras de stores ou autres luminaires suspendus à une pergola.
La qualité d’un lit fait beaucoup dans une chambre d’hôtel. La preuve : ce critère arrive en deuxième position, juste après “la propreté, l’hygiène et le bon état des équipements”, dans les attentes des clients, selon une étude du cabinet Coach Omnium. Autre constat, de même source : le lit sert bien sûr à dormir, mais aussi pour regarder la télé, lire, consulter ses e-mails… d’où l’importance de son confort. La literie se rapproche ainsi de l’univers du wellness, à l’instar du dernier salon EquipHotel où les deux univers partageaient le même espace, parce qu’ils incarnent un mieuxêtre que les clients recherchent de plus en plus. Les fabricants de lits, couettes, oreillers, draps… ont bien compris cette nouvelle donne. Ils montent en gamme, en qualité, mais aussi en durabilité. Dernier exemple en date : la maison Tediber, qui accompagne des groupes tels Coucoo Cabanes et Edgar Suites, dont la gamme Grand Ours a été conçue dans une logique de “luxe durable”. Composée d’un matelas avec surmatelas, d’un sommier et d’une tête de lit, l’ensemble – entièrement personnalisable – bénéficie d’un “service d’entretien à vie”, afin de réparer le matelas autant de fois que nécessaire. Quatre tendances se dégagent actuellement chez les fabricants de literie. Literie : la nouvelle donne hôtelière Fabrication raisonnée, matières naturelles, confort d’exception, dimensions sur mesure… le lit d’hôtel change d’allure. Il incarne désormais des partis pris forts, notamment en termes de développement durable. Quatre pistes à suivre. L’Hôtellerie Restauration • Février 2025 HÔTELLERIE 20 1. Préférer l’éco-conception: de plus en plus de fabricants de sommiers et matelas se disent sensibles à une production raisonnée. C’est le cas de Dunlopillo, à l’origine d’une mousse éco-conçue et 100% renouvelable. De son côté, Tréca innove : une partie de son modèle de matelas qui équipe le Cap-Eden-Roc, à Antibes (Alpes-Maritimes), est confectionnée à partir du recyclage du linge de bain de ce même hôtel. 2. Raisonner antiacariens : dans une chambre d’hôtel, les clients voient d’un bon œil tout ce qui peut incarner hygiène et propreté. Et c’est encore plus criant depuis la crise sanitaire. D’où le succès des matelas dotés d’une housse antiacariens, que l’on peut retirer et laver à 60°C. Chez Immunoctem, par exemple, il existe également un modèle de matelas 100% en latex synthétique, naturellement antiacariens. Quant à Grand Litier, il propose des matelas et sommiers fabriqués avec des tissus à la fois antimicrobiens, hypoallergéniques et résistants aux taches. 3. Cultiver le grand confort : au-delà de l’épaisseur d’un matelas et des matières – naturelles de préférence – qu’il renferme, le confort d’une literie à l’hôtel vient aussi de la façon dont on appréhende le grand lit. En effet, les clients sont nombreux à préférer deux matelas de 90 cm plutôt qu’un seul de 180 cm. Ce système permet de ne pas perturber le sommeil de l’autre. À ne pas oublier avant de ne commander que des lits king size! 4. Accorder quelques accessoires : oreillers et couettes existent aussi en version antiacariens et hypoallérgéniques. Quant aux draps et taies d’oreillers, le bon réflexe pour bien les choisir : se fier à leur densité de fils élevée, qui garantit non seulement un toucher soyeux, mais aussi une durabilité accrue. Enfin, par souci de gain de place, dans des chambres de petite taille, les lits avec chevets intégrés et autres têtes de lits avec lampes de chevet intégrées restent de bonnes options. Pour plonger une chambre dans le noir, il faut des stores ou des rideaux. Mais, là aussi, on peut jouer la carte du durable et du raisonnable. C’est le cas de la maison Window Paris, qui mise sur les laines, lins et autres cotons tissés en France. Ainsi, à Remiremont (Vosges), l’hôtel Le Chapitre a choisi Window Paris et son activité sur mesure, pour confectionner une série de rideaux dans une logique de circuit ultra-court. À savoir un rayon de 30 kilomètres autour de ce nouveau 4 étoiles vosgien. Dans le détail : le tissage a été réalisé à Ferdrupt, l’impression du tissu à Gérardmer et la confection à Chantraine. Savoir créer la pénombre Tréca innove : une partie de son modèle de matelas qui équipe le Cap-Eden-Roc, à Antibes, est confectionnée à partir du recyclage du linge de bain de ce même hôtel. © DR
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