Ils s’appellent Morgane, Léa, Capucine, Ivan, Maxence… Ils ont la vingtaine et se forment aux métiers de l’hospitalité. Une vocation pour les uns, une découverte sur le tas pour les autres. Peu importe la façon dont ils sont arrivés en lycée hôtelier, école ou université, ils ont soif d’apprendre, envie d’exceller en France comme à l’international. La perspective de voyager fait partie des arguments les plus attractifs pour amorcer un cursus en hôtellerie ou en restauration. “J’aimerais réaliser mon stage de 4 mois dans un restaurant étoilé au Japon”, confie Towa Takasugi, 20 ans, en 1re année de BTS Management en hôtellerie et restauration (MHR) au lycée Jean Drouant, à Paris (XVIIe). Il parle déjà 3 langues – français, japonais, anglais – et se souvient qu’enfant, il “prenai[t] beaucoup l’avion avec [s]a famille et voulai[t] devenir steward”. Le choix de ses études ? “La filière générale ne m’intéressait pas trop et je n’aime pas rester assis ! J’ai donc passé un bac pro métiers de l’accueil.” Son objectif ? “Je veux travailler en service, dans la restauration.”
Même envie de bouger pour Ivan Kuznetsov. Né à Moscou, il s’intéresse à l’hôtellerie depuis tout petit. “Chaque fois que l’on voyageait en famille, j’aimais vivre à l’hôtel”, raconte ce polyglotte, aussi à l’aise en français qu’en anglais, russe ou allemand. Pour être certain de son choix professionnel, à 18 ans il a postulé comme bagagiste au Hilton de Moscou. Cela lui a plu. Résultat : en 2023, il est venu se former à Paris, “pour avoir davantage d’opportunités professionnelles”. Il a donc intégré une mise à niveau (MAN) au lycée Albert de Mun (VIIe), puis un BTS MHR, dont il vient d’amorcer la seconde année.
Rigueur, exigence et sens de l’organisation
Les métiers de l’hospitalité attirent aussi pour les valeurs qu’ils incarnent. Léa Beaufils, diplômée d’un BTS MHR, actuellement en certification de spécialisation métiers du bar à Médéric, l’école hôtelière de Paris (XVIIe), cite notamment “la rigueur, l’exigence et le sens de l’organisation”. Elle partage son emploi du temps entre une semaine d’école et deux semaines comme apprentie barmaid au Meurice, à Paris (Ier). Le rythme est soutenu, mais elle tient la distance, même après des journées entières juchées sur des talons. Morgane Omnes, quant à elle, a quitté une école d’ingénieur, en vue de rejoindre l’armée de l’air, car elle avait “l’impression de ne remplir que des tableaux Excel”. Sensible, elle aussi, à la rigueur, “à tout ce qui est carré”, elle a découvert le métier de majordome et a souhaité s’y former. Via Parcoursup, elle a intégré une MAN au lycée Jean Drouant en 2024. Aujourd’hui, à 23 ans, elle est inscrite en 1re année de BTS MHR. Son objectif : “J’aimerais devenir gouvernante dans des demeures de particuliers.” Elle dit également apprécier le port d’un uniforme : “Tous les élèves se retrouvent sur un pied d’égalité. Cela nous fédère, nous regroupe. Et puis, j’aime être chic !” Léa Beaufils reconnaît pour sa part qu’elle ne comprenait pas, au départ, l’importance de l’uniforme. “C’est en arrivant au Meurice que tout s’est éclairci, explique-t-elle. J’ai pris conscience que l’uniforme fait partie des codes du luxe, au même titre que d’arriver à l’heure sur son lieu de travail.” Des codes qui sont aussi une dynamique pour Capucine Clément, en licence EEHRL, un cursus en alternance ciblé sur l’hôtellerie de luxe, commun au lycée Albert de Mun (VIIe) et à l’Université Paris Nanterre (Hauts-de-Seine). Apprentie room service au George V à Paris (VIIIe), elle s’intéresse de près à “l’expérience client”.
Quand la télé donne des idées
Les émissions de télévision, ciblées sur les métiers de l’hospitalité, influencent encore les parcours de certains. Dans la restauration, l’émission Top Chef, diffusé sur M6 depuis 2010, suscite toujours des vocations. “Je viens d’une licence en langues, mais cette formation n’était pas assez concrète pour moi. Passionnée de gastronomie – je suis fan de ‘Top Chef’ –, j’ai changé d’orientation pour allier l’événementiel à l’univers gourmand”, explique Eva Blanc, étudiante en licence professionnelle métiers des arts culinaires et des arts de la table (LP Macat), à l’université d’Angers (Maine-et-Loire). C’est aussi la télé qui a donné des idées à Margot Français. “À 14 ans, j’ai regardé un reportage sur TF1 consacré à l’hôtel George V et j’ai dit à ma mère : “C’est là que je voudrais travailler plus tard””, se souvient-elle. Depuis, un bac général en poche, elle a été acceptée à l’EPMT à Paris (XVIIe), où elle a enchaîné MAN, BTS et, actuellement, une licence professionnelle hébergement, en alternance à la réception du Paris Marriott Rive Gauche.
De génération en génération
Avoir vu sa famille cuisiner peut aussi servir de déclic. “Quand j’étais à l’école primaire, en fin de journée j’allais aider ma grand-mère qui était cuisinière et ma tante, passionnée de pâtisserie. J’épluchais les fruits, les légumes, je dressais les tables…”, raconte Léa Pineau, 21 ans, inscrite en licence EEHRL et apprentie gouvernante à l’Hôtel de Sers (VIIIe). Même source d’inspiration pour Marina Depeige, étudiante en LP Macat, à l’université d’Angers : “Plusieurs membres de ma famille travaillaient dans la restauration et j’ai toujours aimé cuisiner pour eux. Si bien que depuis mon premier stage dans un restaurant, c’était en classe de 3e, mon parcours a été guidé par cette envie de faire carrière dans ce secteur.” Sa camarade de promotion, Floryne Bordet, pour sa part, évoque sa rencontre avec des Compagnons du devoir : “J’ai discuté avec eux lorsque j’étais en classe de 3e, j’ai même travaillé dans le restaurant d’un Compagnon et cela m’a mise en confiance, j’ai adoré ce que je faisais et j’ai voulu me former.” Enfin, Maxence Thomas, autre étudiant de la licence angevine résume sa vocation à “l’envie de faire plaisir, servir les clients, en apprendre plus sur l’alimentation et transmettre ma connaissance des produits.”
Publié par Anne EVEILLARD
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lundi 20 octobre 2025