Les services veulent se faire entendre et écouter

Le secteur des services se mobilise pour faire reconnaître ses atouts et son poids. Le point avec Roland Héguy, président confédéral de l'Umih, signataire du Pacte Services France et membre de la CNS.

Publié le 18 mars 2015 à 11:36


Vous avez signé le Pacte Services France du GPS et vous participez aux travaux de la Commission nationale des services. Que doit-on en attendre ?

Je crois qu'il est important de situer 'qui est qui' avant toute chose : la Commission nationale des services (CNS) est l'instance représentative de l'Etat et le Groupement des professions de services (GPS) représente l'interprofession. Sous l'impulsion du GPS, une grande campagne a été lancée début mars. Les services se mobilisent autour du Pacte Services France qui sera discuté et débattu à l'occasion des Assises des Services organisées en octobre 2015. Aujourd'hui, nous estimons que la France doit prendre le leadership des services en Europe. Mais pour cela, il faut mettre en oeuvre des conditions de développement adaptées à nos entreprises de services et aux nouvelles générations émergentes. Adapter la fiscalité au modèle économique des services est indispensable aux conditions de succès. Il s'agit de gagner la bataille de l'emploi et de la croissance.  De nombreuses signatures soutiennent ce Pacte. En ce qui me concerne, j'ai choisi de le signer en qualité d'hôtelier, restaurateur, cafetier biarrot. Les services, ce ne sont pas que les grands groupes. Il faut absolument sortir de cette idée reçue.  Il y a de tout dans les services, ce sont aussi des TPE et des PME.

Quels sont les objectifs de la CNS ?

Depuis dix ans, le seul domaine qui se développe, c'est celui des services. Si le GPS c'est donné pour ambition de le démontrer très clairement, le rôle de la CNS est d'institutionnaliser les services, de les inscrire comme un enjeu politique parce que nécessaire à l'avenir du pays. Depuis sa création, en 2013, son ambition est d'être force de proposition. Je fais partie des membres officiels du collège des services, en tant que président de l'Umih ; la liste a été arrêtée au Journal Officiel début 2014 et un rapport des services marchands a été publié l'an dernier. La dernière réunion du CNS a eu lieu le 3 mars, en présence d'Emmanuel Macron qui a fixé une feuille de route dont le fil conducteur est l'emploi. Nous devons réfléchir aux innovations, à l'image… Il faut cesser de ranger les services dans les petits boulots par exemple. Montrer aussi sa diversité, ses capacités d'offrir des opportunités à des populations très différentes.  Le  fameux ascenseur social continue d'exister dans notre branche de l'hôtellerie et de la restauration, et c'est une vraie chance pour les jeunes. Le prochain rendez-vous de la commission est prévu début juin.

Etes-vous dans l'action ou dans le débat ?

La réunion que nous avons eue avec le Ministre de l'économie et des finances marque un passage à la vitesse supérieure pour la commission. Celle-ci a fait un état des lieux du secteur apportant un éclairage précis des débats qui animent et pèsent sur les services. Il faut maintenant donner une suite concrète. On parle d'accompagnement du tissu économique des territoires. C'est une absolu nécessité mais pour le faire, il faut à la fois une vision d'ensemble et par thématique.  Les services, c'est à la fois le capital humain et un levier de développement certain. Ce secteur a besoin pour avancer de s'organiser mais pour cela il faut que ses différents acteurs apprennent à travailler ensemble et non chacun dans leur coin. C'est dans cet esprit qu'il faut regarder cette commission et son travail. 


Publié par Propos recueillis par Sylvie Soubes



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