Dans quel esprit est-on à Bercy ?
Jean-Virgile Crance : Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire et la secrétaire d’Etat, Agnès Pannier-Runacher, se sont montrés réellement à l’écoute des entreprises que nous représentions. Il est important de mesurer l’impact économique et social de ces grèves et cela en fonction des territoires. Sur 300 établissements Umih et GNC en Ile-de-France et Grand, Paris le taux d’occupation était de - 7,5% sur la période du 4 au 10 décembre, le chiffre d’affaires moyen était de – 10%. Les taux d’occupations, qui étaient en hausse les trois premiers jours du mois, ont chuté à partir du 3 décembre. Ces chiffres sont comparés par rapport à l’an dernier, à une période qui était déjà touchée par le mouvement des Gilets jaunes. Si on fait du N-2, on est à – 20% de CA moyen. La restauration dans Paris intra-muros subit des pertes de chiffres d'affaires allant de – 20 à – 50%.
Comment réagit la profession ?
L’an dernier, seule l’activité du week-end était touchée. Cette fois, c’est la paralysie du secteur. Et le chiffre d’affaires perdu depuis plus d’une semaine ne sera pas rattrapé. Les séminaires et voyages d’affaires qui n’ont pas pu avoir lieu ne sont pas reportés. Les entreprises n’ont aucune visibilité sur la sortie de crise. Les CHR sont extrêmement inquiets. Il y a l'impact sur l’activité immédiate mais également celui sur nos salariés qui est important. Faire deux ou trois heures pour rejoindre son lieu de travail est particulièrement fatiguant et l’usure est déjà là. Jusqu’ici, nous pouvons considérer ce mouvement comme un phénomène ponctuel, mais si on rentre dans une séquence qui dure, quid aussi de l’impact sur l’international ?
Que faut-il retenir du tour de table ?
Le Gouvernement avec Bercy va mettre en place une équipe dédiée pour suivre l’économie touristique et plus particulièrement notre secteur considéré comme très impacté, dans l’esprit de la cellule de continuité économique avec mise en place d’étalements des charges et du chômage partiel. Certains commerces vont avoir l’autorisation d’ouvrir le dimanche en Ile de France. Nous devons donner des chiffres précis car notre crédibilité en dépend. Les groupes hôteliers ont cette capacité à remonter de la data.
Publié par Sylvie SOUBES